Il y a vingt-cinq ans, la France votait dans la tourmente la loi Lang fixant le prix unique du livre. Aujourd'hui, cette loi fait l'unanimité dans le monde de l'édition et pour beaucoup elle a contribué à préserver les secteurs de l'édition et de la librairie en France." C'est un miracle qu'on puisse avoir une loi qui protège le livre, l'édition, la librairie, qui évite de dévaloriser le produit ", estime Serge Eyrolles, le président du Syndicat national de l'édition (SNE). " La loi a sauvé le réseau mais ce n'est pas le but, sinon ce serait une ligne Maginot contre la concentration ", souligne pour sa part Benoît Bougerol, le président du SLF (Syndicat de la librairie française). Avant 1981, le livre était soumis au régime du "prix conseillé ", puis du "prix net " donnant aux libraires toute liberté de fixer le prix de vente des livres. Et aux grandes surfaces de pratiquer d'importants rabais sur les livres à succès. Le risque était de voir disparaître le réseau des petites librairies, privées des revenus des best-sellers."Égalité des citoyens." Outre la volonté politique d'assurer " l'égalité des citoyens devant le livre ", la loi Lang entendait préserver les petites librairies indépendantes. Selon le SLF (550 adhérents), la situation de ces dernières reste cependant fragile, notamment en raison des loyers de plus en plus élevés en centre-ville. Les ventes de livres dans les petites librairies, qui sont regroupées, avec celles d'Internet (un circuit, lui, en forte croissance) représentent 21,3 % du marché contre 21,6 % pour les grandes surfaces et 57,1 % pour les grandes librairies (plus de 14.000 références) selon GFK.Aujourd'hui, le SFL propose soit une renégociation des accords interprofessionnels avec les éditeurs pour une meilleure prise en compte de la qualité du service des librairies, soit la suppression de la remise de 5 % autorisée par la loi Lang.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:14

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