Mittal Steel n'est pas rassasié. Le rachat d'Arcelor à peine bouclé, son patron Lakshmi Mittal annonce un projet d'investissement géant en Inde, son pays natal. Le groupe envisage de construire une usine de 12 millions de tonnes, dans la province riche en minerai de fer d'Orissa, dans l'est du pays, pour un budget global compris entre 6,5 et 8,7 milliards de dollars. Lakshmi Mittal a profité de sa visite en Inde vendredi pour remercier le gouvernement et les médias indiens de leur soutien au cours de sa bataille pour s'emparer d'Arcelor.Mittal, qui ne possède pas d'installation en Inde, cherche depuis longtemps à s'implanter dans cet eldorado de l'acier, où le potentiel de croissance de la consommation domestique (+ 7,3 % par an sur dix ans) est supérieur à celui offert par la Chine (6,9 %).En juin 2005, le groupe avait dévoilé un projet de même taille dans la province voisine de Jharkhand. Douze mois après, Mittal Steel s'impatiente devant les délais et étudie des alternatives. " Aucune décision finale n'a été prise ", précise le groupe.Le sidérurgiste sud-coréen Posco est confronté aux mêmes difficultés en Inde. Le groupe vient de menacer de jeter l'éponge, après s'être engagé en juin 2005 à construire une usine de 12 milliards de dollars et 10 millions de tonnes, lui aussi dans l'État d'Orissa.Révision des lois minières. Après avoir signé des accords d'exploitation minière avec les gouvernements locaux, les deux groupes attendent le feu vert du gouvernement central, lui-même engagé dans une révision de ses lois minières.Parallèlement, Mittal et Arcelor ont commencé la semaine dernière à Paris un tour des investisseurs afin de les convaincre de leurs nouvelles intentions communes de mariage. Ils ont confirmé leurs prévisions 2006 avec un excédent brut d'exploitation de 12 à 12,5 milliards d'euros pour le nouvel ensemble, contre 11,6 milliards en 2005. Après la clôture de l'offre de Mittal le 13 juillet et l'annonce des résultats le 26 juillet, les titres devraient être transférés le 1er août. Le lendemain, les deux groupes, désormais réunis, prévoient d'annoncer leurs résultats " combinés " pour le premier semestre 2006. Entre-temps, les membres du conseil d'administration du nouveau groupe devraient avoir été proposés.Quant au successeur de Guy Dollé à la tête du nouvel ensemble, sa nomination pourrait prendre quelques semaines. Des candidatures internes et externes sont examinées. Celles de Christian Streiff, qui vient d'être nommé à la tête d'Airbus, et de Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, avaient été évoquées.Absent du berceau de la familleNi Mittal, ni Arcelor ne possèdent d'usine en Inde. Mais la production du futur groupe Arcelor Mittal provient déjà pour un quart de pays à bas coût : Brésil (8 %), Kazakhstan (4 %), AfriqueduSud(7%),Ukraine (6 %).En outre, les deux groupes ont pris des positions en Chine. L'Europe de l'Ouest (36 % de la production des deux groupes réunis) et l'Amérique du Nord (26 %) demeurent les deux marchés principaux du futur ensemble.

latribune.fr

26 Sept 2008, 3:28

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