Les armateurs boudent le nouveau pavillon français

Promulguée il y a bientôt un an, la loi permettant d'enregistrer un navire français au registre international français (RIF) n'a pas fait des émules. De fait, seuls douze navires sont actuellement sous ce nouveau pavillon français et onze autres devraient l'être d'ici à quelques semaines, a annoncé hier la fédération patronale des armateurs, Armateurs de France. Succédant hier à Patrick Decavèle à la présidence d'Armateurs de France, Yves Perrin, directeur général de l'armateur Delmas (groupe CMA-CGM), explique la réticence des armateurs par la décision des syndicats des personnels navigants adhérant à la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF) de classer le RIF dans la liste des compagnies sous pavillon de complaisance. Ces derniers sont notamment opposés à la fiche d'effectifs du navire qui doit comporter, selon la loi, au moins 25 % de marins communautaires si le navire n'a reçu aucune aide, et 35 % s'il a bénéficié d'une aide fiscale (GIE fiscal).Le transport maritime en France110 entreprises. 10.000 navigants plus 5.500 sédentaires.102 millions de tonnes de marchandises et 15 millions de passagers transportés par an.6,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel.72 % des importations et des exportations de la France s'effectuent par le mode maritime.Améliorer la compétitivité. Partisan d'un RIF plus attractif pour les armateurs et pour l'emploi, Yves Perrin devra s'atteler à débloquer la situation pour lever ce classement. Si aucun rendez-vous n'a encore été fixé avec les partenaires sociaux, celui-ci souhaite les convaincre de la nécessité d'améliorer la compétitivité du pavillon français par rapport à nos voisins européens. "Tout notre combat porte aujourd'hui sur le développement de l'emploi des marins en France", a-t-il martelé hier. En 2004, la France comptait 10.000 navigants dont 3.000 officiers de marine. Cette situation est d'autant plus dommageable au pavillon français qu'"elle s'inscrit en contradiction avec le souhait exprimé par de nombreux navigants de bénéficier de l'exonération de l'impôt sur le revenu" prévu dans le cadre du RIF, a surenchéri Anne Barthe, délégué général d'Armateurs de France. La tâche d'Yves Perrin s'annonce d'autant plus ardue que Bruxelles tarde à donner son feu vert sur le nouveau dispositif devant remplacer le GIE fiscal actuel, véritable frein au développement de la flotte française.C. C.
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