L'ouverture le dimanche divise les professionnels de l'habillement

Ce dimanche, en toute légalité, Louis Vuitton ouvrira son magasin des Champs-Élysées à Paris. À quelques kilomètres de là, le centre commercial Usines Center de Villacoublay fera de même, mais en outrepassant la décision de la cour d'appel du tribunal de Versailles le lui interdisant. " Les 80 magasins concernés par cette décision seront ouverts ", indique la porte-parole de l'association Laissez-nous travailler qui représente les commerçants d'Usines Center.L'enjeu de l'emploi est devenu le thème central du débat sur l'ouverture des magasins le dimanche. Renaud Dutreil, ministre du Commerce, estime que " ouvrir le dimanche détruirait davantage d'emplois, notamment chez les commerçants indépendants, qu'il n'en créerait ". Un argument que la Fédération nationale de l'habillement (FNH), organisme professionnel qui représente les détaillants indépendants de l'habillement, a développé pour s'opposer à l'ouverture des magasins Usines Center. " Cela ne générera p as un centime de plus de chiffre d'affaires ", scande Charles Melcer, président de la FNH, en s'appuyant sur les résultats d'un sondage BVA en date de juin 2006, " 71% des Français n'iraient pas davantage dans les magasins s'ils étaient ouverts le dimanche. Et 75 % ne veulent pas travailler le dimanche ".Des arguments réfutés par Pierre Lellouche, député UMP de Paris, qui vient de déposer un projet de loi autorisant les ouvertures dominicales (voir ci-contre).Dérogations. Tout comme le Conseil national des succursalistes de l'habillement (CNSH). " Je ne vois pas comment cela pourrait détruire des emplois ", estime Lucien Odier, son président, qui " sans prôner les ouvertures dominicales " plaide " surtout pour une harmonisation " de la réglementation. Les jardineries, les magasins de sport et de loisirs bénéficient, en effet, de dérogations pour rester ouvert sept jours sur sept. " Mais pas le secteur de l'habillement. Pourquoi ?", interroge Lucien Odier.À la veille de la campagne présidentielle de 2007, la question divise aussi le gouvernement qui a fait de la relance de la consommation et de l'emploi ses priorités. Malgré l'opposition du ministre du Commerce à son projet de loi, Pierre Lellouche espère " à la rentrée, disposer du soutien le plus large possible de (ses) collègues, pour inscrire son texte, dès l'automne, à l'ordre du jour de l'Assemblée ".
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