Le Premier ministre a passé l'oral devant les députés socialistes

Lionel Jospin ne pouvait plus longtemps rester sourd aux impatiences et critiques de la majorité parlementaire, y compris dans les rangs socialistes. Pour la première fois, il est venu hier s'expliquer devant le groupe PS de l'Assemblée nationale. Objectif premier : préciser une nouvelle fois la méthode suivant laquelle il entendait mener son action « sur la durée de la législature », tout en avançant un calendrier législatif. Le Premier ministre s'est exprimé durant une quarantaine de minutes devant les députés socialistes avant de se livrer avec eux, et pendant trois quarts d'heure, au jeu des questions-réponses. « Toutes les questions ont été abordées (...) dans une ambiance décontractée et sans langue de bois », a précisé Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste. Selon Daniel Vaillant, ministre des Relations avec le Parlement, Lionel Jospin a souligné qu'il entendait travailler « non pas solitairement, mais solidairement » en mettant en avant «une méthode d'élaboration collective» occupant « l'espace de la majorité » pour un travail « dans la durée et la cohérence ». Toujours selon lui, le Premier ministre a dit s'employer à « trouver le chemin pour que les engagements (électoraux) soient tenus » et « compte sur la majorité pour déblayer le chemin ». De son côté, en rapportant les propos de Lionel Jospin, Manuel Valls, en charge de la Communication à Matignon, a précisé que « les grandes décisions seront prises en amont avec le groupe PS et le Parti socialiste » qui devront « tenir compte de la majorité plurielle » et qu'en tout état de cause « personne n'échappera à ses responsabilités ». Critiques. Le Premier ministre n'a pas échappé aux questions concernant la fermeture de l'usine Renault de Vilvorde, après avoir affronté de vives critiques émanant d'Henri Emmanuelli, président PS de la commission des Finances, et de la gauche socialiste, emmenée par Julien Dray. Il a expliqué avoir « tenu son engagement de rouvrir le dossier » et qu'un « expert indépendant avait rendu un avis clair, précis et circonstancié ». Aujourd'hui, il promet un « plan social ambitieux » après la fermeture de l'usine, tout en souhaitant, selon Jean-Marc Ayrault, « une réflexion et un débat sur l'avenir de l'industrie automobile (...) qui concerne des milliers d'emplois ». Lionel Jospin a également précisé le calendrier législatif à venir, avec une cession extraordinaire de l'Assemblée prévue « à la mi-septembre ». « Priorité des priorités », selon Daniel Vaillant, le projet de loi concernant le mise en oeuvre du programme pour l'emploi de 700.000 jeunes qui devrait être suivi d'un projet de loi relatif à la lutte contre les exclusions. Autres gros morceaux, cette fois incontournables, de la rentrée parlementaire, le projet de loi de financs et celui du financement de la Sécurité sociale pour 1998. Le travail d'explication entamé hier par Lionel Jospin ne s'arrête pas là. Il sera interviewé demain soir, dans le journal de France 2, un mois après sa nomination à Matignon. Le 8 juillet, il devrait ensuite s'exprimer devant le groupe communiste de l'Assemblée. Parallèlement, selon Daniel Vaillant, 35 auditions de membres du gouvernement sont d'ores et déjà programmées devant les groupes et les commissions de l'Assemblée nationale et du Sénat. Jean-Pierre Gratien
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