Les assureurs veulent clarifier leur lien avec les courtiers

En apparence, toutes les conditions étaient réunies pour que le 14e congrès de l'Amrae (Association pour le management des risques et les assurances de l'entreprise) se déroule dans un climat apaisé. C'était compter sans les assureurs venus jouer les trouble-fête. Après Biarritz en 2005, qui avait été le théâtre de vifs débats sur la rémunération des courtiers, les représentants de l'Amrae et la principale organisation des courtiers, la FCA, s'étaient donné rendez-vous vendredi à Deauville pour signer une nouvelle charte de déontologie (lire "La Tribune" du lundi 23 janvier), clôturant un an d'âpres négociations. Ce "Guide de la relation entreprises-courtiers", dont une copie a été remise à chacun des 1.400 participants (risk managers, entreprises, avocats, courtiers...), a pour vocation de restaurer la confiance entre les courtiers et leur assurés, en l'occurrence les grandes entreprises, après l'électrochoc lié au scandale des trucages d'appels d'offres par des courtiers outre-Atlantique. "La charte de déontologie met en lumière des engagements réciproques", s'est félicité Michel Yarhi, le président de l'Amrae.Soupe à la grimace. Si, dans les rangs des courtiers, la satisfaction est de mise, du côté des assureurs, c'est plutôt la soupe à la grimace. À Deauville, nombre d'entre eux ont regretté de ne pas avoir été associés à cette charte. "Les assureurs auraient aimé qu'on leur demande leur avis", explique Philippe Jouvelot, directeur souscription IARD chez Axa Corporate Solutions Assurance, admettant que "la charte Amrae constitue un bond significatif en avant"."J'appelle de mes voeux un débat entre assureurs des grandes entreprises, Amrae et courtiers pour élaborer ensemble les grandes lignes d'une charte clients-courtiers-assureurs visant à établir un code de conduite déontologique", ajoute Philippe Jouvelot. Les assureurs souhaiteraient par exemple être directement consultés lorsque des appels d'offres les impliquent, ce qui selon eux n'est pas toujours le cas. Les courtiers se contentent souvent de transmettre au client en guise d'offre de l'assureur un tableau comparatif de tarifs types sans les en informer. "Les assureurs n'ont pas de raison de prendre ombrage de cette charte", a déclaré Robert Leblanc, le président de la FCA. Il a souligné sa volonté d'opérer une refonte des usages du courtage, qui régissent les rapports avec les assureurs afin de les rendre plus homogènes sur l'ensemble du territoire.Les discussions risquent d'être animées car elles poseront la question de la répartition des rôles entre les assureurs et les courtiers, avec lesquels ils entretiennent certes une relation de complémentarité mais surtout de concurrence.Krystèle Tachdjian, à Deauville
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