La Banque de France appelle les banques à la prudence

Attention, les meilleures choses peuvent avoir une fin. C'est en substance et en des termes beaucoup plus techniques le message que la Banque de France adresse aux établissements financiers, dans le dernier numéro de la Revue de la stabilité financière. La banque commence par dresser l'environnement très idyllique dont les banques ont bénéficié depuis 2001 : niveau très bas des taux d'intérêt à long terme, faible volatilité sur les marchés, écrasement des primes de risque sur la signature des émetteurs. Mais, depuis plusieurs mois, des signaux montrent que les taux tout comme la volatilité augmentent et pourraient se retrouver à des niveaux "plus conformes à ce que l'on observe en général".Or une remontée des taux doit entraîner une vigilance certaine, compte tenu de son impact sur la valorisation des actifs financiers. De plus, la profitabilité du secteur financier provient non seulement de la croissance des commissions et de la concentration des sources de revenus sur des placements tels que la gestion alternative, le capital-investissement ou les dérivés de crédit. La Banque de France souligne que cette profitabilité résulte "pour une bonne part de prises de risques accrues". Et de citer l'immobilier avec la recherche d'une augmentation des volumes pour compenser la diminution des marges, mais aussi le recours aux instruments financiers complexes. Concentration des positions. Dans ces conditions, le portefeuille des banques recèle à la fois des risques de crédit et des risques de marché. D'où la nécessité d'améliorer les systèmes de mesure et de contrôle de ces risques.Une autre préoccupation de la Banque de France réside dans la concentration des positions sur les produits structurés qui pourrait "poser problème si de très gros acteurs devaient envisager une sortie rapide de certains marchés". Ainsi une évaluation optimiste du risque de liquidité du marché peut mettre non seulement les établissements concernés en situation périlleuse et par effet de dominos "affecter la stabilité financière". Parallèlement à cette situation, les provisions des banques ont atteint des niveaux historiquement bas et elles seront difficiles à reconstituer en raison de l'application des normes IFRS, très restrictives à cet égard.La Banque de France appelle les institutions financières à prendre bien en compte l'évolution des marchés et à "se préserver d'un excès de confiance" sur la pérennité d'un environnement radieux. Il ne s'agit pas d'un cri d'alarme mais d'une piqûre de rappel pour des établissements qui depuis plusieurs années annoncent à chaque fin d'exercice des résultats record.D. M.
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