Axa et Generali remettent à plat leurs liens capitalistiques

Un accord entre les deux groupes d'assurances Axa et Generali visant à rendre liquides leurs participations respectives est proche. C'est en tout cas le message qu'a voulu faire hier passer Antoine Bernheim, président du groupe italien Generali et par ailleurs associé gérant de Lazard Frères et Cie. « J'espère aboutir d'ici la fin de la semaine prochaine, si tout va bien », a-t-il affirmé alors qu'il recevait le prix du financier de l'année 1996 de l'Andese (Association nationale des docteurs ès sciences économiques). Au siège d'Axa, on se refusait à confirmer ce calendrier tout en indiquant que « les négociations sont bien avancées et en cours de finalisation. Normalement, elles devraient aboutir très rapidement, mais on ne sait pas exactement quand. Il n'y a ni urgence ni date butoir ». Pour mémoire, les Generali ont déboursé 7 milliards de francs pour 40 % de Midi Participations - holding non coté contrôlant 42,3 % d'Axa SA -, ce qui correspond à environ 16 % du capital de l'assureur français. De son côté, Axa a payé 2,4 milliards pour détenir 40 % de GME, un holding de participations également non coté, dont Generali détient le solde du capital. Au début de l'automne, Antoine Bernheim n'avait pas caché son intention d'échanger sa position de « sleeping partner » contre celle d'actionnaire actif. « Depuis huit ans, le groupe Generali a soutenu l'action de Claude Bébéar. Aujourd'hui, le maintien de Midi Participations n'a plus de sens. Et il est très gênant pour le groupe Generali. Il est de l'intérêt des deux groupes de pouvoir mettre en face de leurs engagements des titres cotés (...) », a-t-il reconnu tout en soulignant qu'il n'était pas question que l'assureur italien sorte du groupe Axa. « Cet accord changera uniquement la nature des participations sur le plan juridique. Les relations entre Axa et Generali sont bonnes et il n'existe pas de rapports conflictuels », a souligné Antoine Bernheim, en mettant en avant « le dynamisme et les qualités remarquables de Claude Bébéar ». Objectif : développer son réseau mondial Il reste à savoir quelle solution sera retenue (voir ci-dessous).Au-delà, Generali vise bien sûr un prolongement sur le terrain de ses relations avec Axa. En effet, le groupe de Trieste réalise moins de 10 % de son chiffre d'affaires hors d'Europe et souhaiterait développer son réseau mondial. En ligne de mire, l'Extrême-Orient et notamment la Thaïlande, la Birmanie et Tai- wan. « Je préfère y aller à deux que tout seul », déclarait, il y a quelques temps, Antoine Bernheim. Plusieurs pistes sont actuellement en cours de réflexion : une collaboration au niveau des produits distribués ou encore au niveau du management. Antoine Bernheim juge la santé du groupe Generali florissante, fruit d'une politique « conservatrice ». Grâce à des provisions techniques quasiment liquides, l'assureur italien « est en mesure de saisir des opportunités, mais pas à des prix fous. Aujourd'hui, on peut acheter des compagnies pour 40 à 50 % du montant des primes contre deux à trois fois il y a quelques années ». Concernant la France, Antoine Bernheim a indiqué que le groupe n'avait pas l'intention de reprendre d'éventuelles activités du GAN. Pour l'heure, la priorité est de restructurer la France Iard, nouvelle filiale de Generali. Nathalie Brafman
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.