Banques : les réductions d'effectifs s'accélèrent

Grandes, moyennes et petites, françaises ou étrangères, aucune banque installée dans l'Hexagone ne semble pouvoir faire l'économie de suppressions d'effectifs. Ce qui pourrait donner corps aux prévisions les plus pessimistes sur la situation de l'emploi dans le secteur bancaire : environ 30.000 suppressions de postes d'ici à l'an 2000 pour un total de 226.000 salariés sous régime Association française des banques (AFB), selon les chiffres qui circulent actuellement. Par comparaison, le chiffre de 30.000 suppressions d'emplois avait déjà été atteint dans le passé, entre 1984 et 1994, mais il fut réparti sur une période de dix ans et non de cinq. Depuis ces derniers mois, on a d'ailleurs vu se succéder les plans sociaux dans les succursales ou filiales étrangères, comme Citibank International Plc, American Express Bank France ou encore BCI France. De leur côté, les grandes banques françaises savent qu'elles doivent se préparer à un durcissement du rythme de suppressions d'effectifs sur lequel elles ont vécu depuis plus de dix ans déjà. Pour les banques de taille plus modeste, le mouvement d'accélération semble dès à présent plus sensible. Ainsi un projet d'incitation aux départs volontaires est en préparation à la Banque Hervet. Le président de la banque publique, Patrick Careil, qui parle d'« augmentation du turn-over » et récuse une assimilation à un processus pur et simple de suppression d'emplois, a amorcé une consultation dans ce sens. Côté syndical, on n'hésite pas à évoquer un plan social « amiable », portant sur un effectif de 95 personnes (pour un total de 1.400 salariés), lequel est d'ailleurs présenté aujourd'hui même en comité d'entreprise (CE). On précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'un plan classique car il ne serait pas question d'engager une procédure de licenciements si le chiffre de 95 départs n'était pas atteint. Reste que les élus du CE doivent discuter ensemble aujourd'hui de toute une série de mesures d'accompagnement, dont certaines innovantes comme l'aide à la création d'entreprise, avec participation conditionnelle de la Banque Hervet au capital et clause de retour en cas de dépôt de bilan de l'entreprise, précise Patrick Careil. Celui-ci souligne par ailleurs que « la banque est plus en phase d'expansion que de repli », sa filiale, la Banque de Baecque Beau, envisageant de reprendre le portefeuille PME-PMI des agences parisiennes de Citibank International Plc ainsi qu'une partie du personnel concerné (voir La Tribune du 4 janvier). Encore dans les limbes, un projet de plan social serait en phase de maturation à la Banque La Hénin, filiale du groupe Suez. De source syndicale, on indique que ce nouveau plan porterait sur une centaine de postes, pour un effectif total actuel de 1.400 personnes. La Hénin en serait donc à son deuxième plan social en moins de trois ans, la banque ayant déjà procédé à 422 suppressions de postes en 1993. Jérôme Meyssonnier, président de la banque, n'a souhaité faire aucun commentaire. Il a néanmoins admis travailler « à une réorganisation du réseau et du siège de la banque ». Laurent Chemineau et Pascale Mollo
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