L'alliance entre le CLF et le CCB effective en fin d'année

Après le feu vert donné mardi par les deux conseils d'administration, l'alliance entre le Crédit Local de France et le Crédit Communal de Belgique est entrée dans sa phase active. Le regroupement sera une réalité d'ici au 31 décembre, sous réserve de l'accord des autorités de tutelle respectives et des assemblées des actionnaires des deux groupes convoquées en octobre. Les modalités de constitution du groupe unifié CLF-CLB ont déjà été énoncées. Elles prévoient que le CLF procédera à l'apport de ses biens, droits et obligations à une nouvelle société opérationnelle et deviendra une société holding (CLF Holding). Le CCB procédera de même et son entité juridique actuelle deviendra provisoirement Holding des Autorités Locales (HAL) qui fera apport de ses actions à une nouvelle société, CCB Holding, qui détiendra pour sa part l'intégralité du capital du CCB. A l'issue de ces réorganisations, CCB Holding transférera à CLF Holding 50 % de sa participation dans le CCB, en échange de 50 % de la participation de CLF Holding dans le CLF. Selon les termes de l'échange, le schéma opérationnel suppose que chacun des deux holdings détiendra 50 % des deux filiales opérationnelles auxquelles seront apportés les actifs respectifs de l'actuel CLF et de l'actuel CCB A la suite de l'approbation de cette alliance par les conseils d'administration des deux banques, Moody's a placé sous surveillance avec implication négative les notations à long terme du CLF (dette senior à Aaa) et du CCB (dette senior à Aa1). L'agence de notation précise que son analyse portera notamment sur « une évaluation de l'impact de la réorganisation sur le profil de risque et les fondamentaux financiers des deux entités opérationnelles - incluant l'érosion actuelle de leur rentabilité récurrente - et sur la structure financière des sociétés holding ». Les résultats des deux entreprises sont proches En termes de références financières, à fin 1995, l'actif net du CCB totalisait l'équivalent de 13,3 milliards de francs français tandis que celui du CLF représentait 15,6 milliards, soit un écart faible qui, après harmonisation comptable, a été évalué entre 500 et 800 millions de francs français. Quant aux résultats des deux entreprises, ils sont proches : 1,48 milliard de francs français pour le Crédit Local en 1995 et 7,6 milliards de francs belges pour le CCB (100 FB = environ 16,40 francs). Aussi, et compte tenu de la grande similitude entre les deux établissements, le président du CLF, Pierre Richard, a décidé d'égaliser strictement la valeur des deux sociétés, en procédant au préalable, le jour de l'union, à la distribution aux actionnaires du CLF d'un dividende exceptionnel de 626 millions de francs (soit 3,8 milliards de francs belges). Les dividendes versés par les deux holdings seront harmonisés pour tenir compte de l'absence d'avoir fiscal en Belgique. Ainsi deux classes d'actions A et B seront créées dans chaque filiale opérationnelle. Le but de ce dispositif est d'éviter toute déperdition d'avoir fiscal. La masse totale des dividendes (hors avoir fiscal) versés par le holding français sera égale à 81,5 % de la masse de dividendes versés par le holding belge. Ainsi, pour un actionnaire pouvant bénéficier de l'avoir fiscal, le dividende brut versé par le holding français sera égal à 1,22 fois celui versé par le holding belge. Compte tenu des complémentarités entre les deux établissements qui sont numéro un en France et en Belgique sur le marché des financements collectifs, le nouveau groupe se hissera au 19e rang en Europe. Son total de bilan sera de l'ordre de 1.000 milliards de francs tandis que l'assise des fonds propres atteindra 40 milliards. De quoi disposer de moyens accrus pour affronter la concurrence internationale et procéder à des acquisitions. Les organes exécutifs actuels (comité de direction) resteront en place au niveau des sociétés opérationnelles mais des échanges d'administrateurs auront lieu entre les deux holdings. Un comité consortial composé de quatre ou six dirigeants exécutifs mettra en oeuvre la politique commune des filiales opérationnelles. Enfin, huit personnes seront administrateurs des deux holdings et des deux sociétés opérationnelles. P. Su.
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