La Citibank cède son activité PME en France

A l'instar de nombre de banques étrangères, Citibank International Plc réduit à son tour la voilure dans l'Hexagone. La succursale française de la banque américaine Citicorp, c'est-à-dire sa banque de détail, cherche en effet à céder l'intégralité de son activité PME-PMI, qui génère environ 70 % de son produit net bancaire (près de 200 millions de francs en 1994), pour ne conserver que son métier de banque de particuliers. La Banque de Baecque Beau (groupe Banque Hervet) et les Banques Populaires figurent parmi les repreneurs. Selon nos informations, ces dernières reprendraient l'encours PME-PMI et particuliers du réseau régional de Citibank réparti entre six agences, à l'exception des guichets de Lyon et Toulouse. De son côté, la filiale de la Banque Hervet rachèterait la demi-douzaine de points de vente parisiens de la banque de détail américaine. Vont ainsi tomber dans l'escarcelle de la Banque de Baecque Beau près de 1.000 petites et moyennes entreprises, précédemment clientes de Citibank International Plc, représentant un encours de crédits d'environ 800 millions de francs et générant un produit net bancaire de l'ordre de 70 millions. Sans oublier les dépôts à vue, dépôts rémunérés et autres OPCVM. Un plan social n'est pas à exclure Reste à savoir ce qu'il adviendra du personnel de la succursale française de la banque américaine concerné par cette restructuration. Selon nos informations, outre le fonds de commerce des quatre agences de province, les Banques Populaires devraient reprendre les quelque 70 salariés des dits points de vente, tandis que la filiale de la Banque Hervet récupérerait une quarantaine de personnes employées par la banque américaine à Paris. Il n'en demeure pas moins que l'effectif total de Citibank International Plc, actuellement de l'ordre de 300 personnes, sera considérablement réduit. Un plan social n'est d'ailleurs pas à exclure à l'issue de la cession du portefeuille de PME-PMI et d'une partie de l'activité de particuliers, en passe d'être finalisée. Si tel était le cas, la banque américaine procéderait à son cinquième plan social en l'espace d'une dizaine d'années dans sa banque à réseau française. Il est vrai que sur cette même période, la succursale française de Citibank International Plc a accusé un déficit annuel compris entre 30 millions et 100 millions de francs selon les exercices considérés, tandis que ses frais généraux ne cessent d'augmenter depuis le début des années 90 et que son résultat brut d'ex- ploitation est dans le rouge depuis deux ans. De fait, cette opération de recentrage sur les particuliers en France s'inscrit dans la politi- que européenne de la banque américaine en Europe dans son métier de banque à réseau. On se souvient d'ailleurs qu'en 1993, la Citibank était partie à l'assaut du marché des particuliers dans l'Hexagone avec un investissement initial de 30 millions de francs. Elle tablait à l'époque sur l'ouverture de trois nouvelles agences chaque année. Pour séduire les quelque 300.000 habitants, toutes nationalités confondues, de la région parisienne qui travaillent et se déplacent hors de nos frontières, l'établissement a d'ailleurs lancé Citifirst, un compte qui, outre une carte de retrait international, fonctionne sans date de valeur et rémunère les liquidités à partir de 10.000 francs. Un service de conseils par téléphone, accessible 24 heures sur 24, baptisé Citiphone vient en outre compléter sa gamme de services aux particuliers. PASCALE MOLLO
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