Le CDR fait le ménage dans ses participations bancaires

Cinq mois après sa création officielle, le Consortium de Réalisation (CDR), la structure créée pour reprendre, gérer et céder quelque 135 milliards de francs d'actifs du Crédit Lyonnais, met une dernière main à la réorganisation de ses participations bancaires. Concrètement, selon le plan de sauvetage de la banque publique élaboré par le gouvernement et approuvé par la Commission européenne, cette entité devait « liquider » au sens de la loi bancaire (c'est-à-dire stopper toute activité nouvelle et gérer les opérations en cours jusqu'à leur extinction) les banques héritées du Crédit Lyonnais avant le 31 décembre dernier. Certaines de ces opérations n'ayant pu se faire à temps compte tenu du délai extrêmement court dont disposait CDR pour y procéder, elles le seront à bref délai, avec effet rétroactif au 31 décembre 1995. La Banque Colbert fixée sur son sort SBT-Batif, déjà pratiquement vidée de sa substance, a servi de coquille pour créer CDR Créances, la structure chargée de reprendre les actifs bancaires pour les liquider dans le temps en gérant les crédits et les contentieux qu'elle va recevoir. Les bons crédits seront soit menés à leur terme, soit, si les circonstances le permettent, cédés à des tiers. Pour sa part, la Financière de Banque et de l'Union Meunière (FBUM) a été transformée en CDR Finances, entité destinée à gérer tous les engagements autres que ceux repris par les autres structures (voir graphique) et à exercer une activité de refinancement pour le compte exclusif de CDR ou de ses filiales. Elle dispose pour cela d'un agrément bancaire restrictif, qui limite strictement le champ de ses opérations. De son côté, la Banque Colbert, l'ancienne filiale bancaire du Lyonnais qui avait repris un certain nombre de canards boiteux de la place (International Bankers, Banque Saga, l'ancienne charge Tuffier...) est fixée sur son sort. En septembre dernier, CDR a cédé à la banque britannique Natwest les activités parisiennes de gestion privée et institutionnelle de Colbert, ainsi que ses OPCVM et son système d'intermédiation télématique Abax. Parallèlement, le réseau et la clientèle privée de province (Nice, Lyon, Bordeaux, Chartres, Nantes, Nancy et Toulouse) ont été vendus à la Financière Meeschaert. Le solde de l'activité va être reclassé au sein des nouvelles structures de CDR : un milliard de francs de crédits résiduels sera logé chez CDR Créances, tandis que les participations de la banque, notamment la société de capital-développement Galliera Investissements, seront transmises à CDR Participations. Quant aux 500 millions de francs d'engagements immobiliers qui n'avaient pas encore rejoint l'OIG, ils vont logiquement être apportés à CDR Immobilier. Enfin, la Société de Banque Occidentale (SDBO), ancienne filiale de banque commerciale du Lyonnais, qui s'est surtout rendue célèbre pour avoir abondamment financé Bernard Tapie, est en voie de démantèlement. Des discussions ont été engagées avec son ancienne maison mère pour une reprise partielle de son activité. La banque publique envisage notamment de reprendre l'activité de financement des professions judiciaires, qui est l'une des spécialités de la SDBO. C'est d'ailleurs par ce biais que la banque a été amenée à travailler avec Bernard Tapie. Le Crédit Lyonnais est également intéressé par d'autres pans de la SDBO, comme la gestion pour compte de tiers. Le tout représenterait un produit net bancaire d'environ 100 millions de francs. L'aboutissement des négociations entre le Lyonnais et CDR sur la SDBO devrait être annoncé entre aujourd'hui et demain. Quant aux engagements dont la SDBO ne peut se défaire, ils seront, comme le prévoit l'organisation de CDR, transférés à CDR Créances. G. de C.
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