La Chine, futur eldorado pour les assureurs européens

ALLIANZ pourrait être le premier assureur européen à exercer sur le marché chinois. Le groupe allemand est en effet considéré aujourd'hui comme le mieux placé, parmi ses confrères du Vieux Continent, pour obtenir une licence dès cette année auprès des autorités chinoises. Il serait ainsi la troisième compagnie étrangère après l'américain AIG (depuis 1992) et le japonais Tokyo Marine and Fire Insurance (depuis 1994) à opérer sur un marché dont la majorité des professionnels sont d'accord pour lui prédire une croissance exponentielle. Dans une récente étude de la revue Risques consacrée à ce marché, Thierry Mathou, attaché commercial à l'ambassade de France à Pékin, projetait ainsi sur une croissance de l'ordre de 25 % par an d'ici l'an 2000. Autre point de repère : selon le courtier Sedgwick, la Chine a représenté en 1994, 30 milliards de francs de primes d'assurances collectées à comparer à un montant de 2.500 milliards de francs pour l'Europe. Ce qui revient à dire que les cotisations d'assurances ont pesé pour à peine 1 % du PNB chinois contre 9 % en Europe. Rien d'étonnant à ce que les assureurs occidentaux se démènent actuellement pour se faire une place sur ce marché. Toujours selon Sedgwick, depuis deux ans, 34 compagnies internationales ont installé plus de 71 bureaux de représentation en Chine. Parmi elles, le GAN, l'UAP et Axa sont présents à Pékin et les AGF à Shanghai. Axa a fait un pas supplémentaire en rachetant l'australien National Mutual qui dispose de trois bureaux de représentation en Chine. Un monopole étatique contesté « C'est un bon poste d'observation, qui permet, pour un investissement minime, de collecter des informations et prendre des contacts », explique-t-on chez les différents assureurs. Surtout, l'installation d'un bureau marque la première étape nécessaire avant l'obtention d'une licence. Officiellement, cette licence peut être délivrée dès trois années de présence. Reste qu'il aura fallu douze ans à Sedgwick, l'un des rares courtiers étrangers présents en Chine, qui y disposait d'un bureau depuis 1981 pour obtenir une licence à part entière. Certes, entre-temps, la concurrence a commencé timidement à contester le monopole étatique. La Chine compte à ce jour trois grandes compagnies nationales. La People's Insurance Company of China (PICC), qui emploie 125.000 personnes et dispose de 5.000 filiales et succursales, a réalisé en 1994 un chiffre d'affaires d'environ 26 milliards de francs. Sa concurrente, la China Pacific Insurance, créée en 1992 à Shanghai est contrôlée par la Banque des Communications. Cette compagnie a connu un essor rapide, pour atteindre un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de francs en 1994. Enfin, la Ping An Insurance, créée en 1988 totalise 1,7 milliard de francs de primes. Tant ce nouveau contexte de concurrence que le souci apparent des autorités chinoises de développer le système de protection sociale devraient assurer la croissance de ce marché. S. R.
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