Stelax Industries : du Nasdaq au nouveau marché

UNE INTRODUCTION originale aura lieu le 11 juillet prochain sur le nouveau marché. Une société étrangère de droit canadien, Stelax Industries, déjà cotée au Nasdaq de New York, va en effet introduire sur ce marché entre 10 et 15 millions d'actions. L'entreprise, qui contrôle une filiale britannique dont la création remonte au printemps dernier, est spécialisée dans les laminoirs d'acier inoxydable. Elle vient de lancer un nouveau composite original et breveté, le Nuovinox, dont la production va monter en puissance. Mais c'est surtout sa démarche qui retient l'intérêt : pour la première fois, une société du Nasdaq américain a choisi de se faire inscrire sur le nouveau marché français, destiné, depuis son lancement le 14 février dernier, à accueillir des entreprises jeunes, innovantes et à forte capacité de croissance, présentant toutefois un certain degré de risques. Harmon Hardy a préféré le franc, une monnaie stable Pourquoi une société canadienne du Nasdaq, dont le volume de transactions est de l'ordre de 100.000 titres par jour, vient-elle sur le nouveau marché, après avoir envisagé de se faire coter en Ecus ? Présentant l'activité de son groupe devant la presse et les investisseurs parisiens, son président, Harmon Hardy, affirme que la décision de se faire coter en francs répond à des préoccupations pratiques. « Nous n'avons pas voulu dérouter les investisseurs et nous avons préféré le franc, qui est une monnaie stable. Quant au choix du nouveau marché, il nous convient tout à fait car nous sommes une société jeune et notre activité est non seulement nord-américaine mais aussi européenne, puisque l'Europe représente 40 % de la production mondiale d'acier », explique-t-il. Selon lui Nuovinox, qui présente la particularité d'être un produit d'acier inoxydable dont le coeur, en acier carbone ordinaire, provient de la récupération de métaux, est nettement moins cher à fabriquer que l'acier inoxydable et présente les mêmes caractéristiques anticorrosion. Il sera vendu à environ 1.600 dollars la tonne, contre 2.500 dollars pour l'inox ordinaire. « Nous ne risquons pas d'être copiés, car nous contrôlons le processus de fabrication de A à Z et nous avons des débouchés potentiels avec tous les grands sidérurgistes européens », précise le directeur général, Antonino Cacace. La société table sur 29 millions de dollars de chiffre d'affaires en 1997 et sur 146 millions en l'an 2000. L'arrivée d'une telle société ne manquera pas de faire la joie des promoteurs du nouveau marché, qui se sont inspirés du Nasdaq pour le mettre sur pied. Les critères d'admission du marché américain ont d'ailleurs servi de référence pour la mise en place du nouveau marché français, dont l'ambition est aussi de s'ouvrir à l'international, notamment à l'Europe. Les deux marchés ont toutefois des différences de taille à gérer. Ne serait-ce qu'en raison de leur ancienneté. Le Nasdaq, âgé de vingt-cinq ans, pèse actuellement en capitalisation plus de 1.224 milliard de dollars et a vu s'échanger en moyenne 518,7 millions de titres par jour au premier trimestre. Le nouveau marché n'en est qu'à ses balbutiements, avec sept sociétés cotées dont les volumes quotidiens vont de 100 à 500 titres. Le Nasdaq, lui, compte près de 5.200 sociétés cotées, dont 115 ADR (certificats américains de dépôt émis par des sociétés étrangères) et 294 titres étrangers. On comprend alors pourquoi, compte tenu du prestige de l'accès direct au marché américain et de l'effet de levier qu'il procure, des sociétés étrangères vont sur ce marché. Cela a été le cas récemment de la société française Business Objects (75,7 % de hausse à 85 dollars au premier trimestre), puis de Genset, introduite simultanément au Nasdaq et au nouveau marché, et tout récemment de Dassault Systèmes (au RM et au Nasdaq), avec grand succès. PIERRE SUCHET
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