Le titre Rhône-Poulenc essuie un revers en Bourse

Le marché n'a pas épargné Rhône-Poulenc, après l'annonce d'un résultat 1995 inférieur à ce qui était prévu. Après un plus bas en séance à 100 francs, l'action a abandonné 5,8 % à la clôture, à 100,80 francs, dans un volume étoffé 1,3 million d'unités. « Au vu des premières indications sur l'activité du quatrième trimestre et sans tenir compte des conséquences probables sur les comptes 1995 de l'intégration de Fisons, le groupe prévoit aujourd'hui des résultats inférieurs à ce qu'il attendait », a indiqué Rhône-Poulenc dans un communiqué. Un porte-parole précise que « les estimations dont dispose le groupe actuellement ne lui permettent pas de donner une estimation chiffrée ». Outre le repli de la conjoncture, sensible à partir de septembre dernier, cette révision s'explique, selon le groupe, essentiellement par l'effet des grèves dans les transports en décembre, mais aussi par les prélèvements exceptionnels sur l'industrie pharmaceutique en France. Le groupe a aussi décidé d'augmenter un peu le montant des provisions qui seront passées au titre de cet exercice pour par- tie, notamment en raison de ces prélèvements. Le groupe doit annoncer ses résultats le 31 janvier Sur le marché, la sanction a été d'autant plus sévère hier que le titre avait bénéficié d'un certain engouement ces derniers temps dans l'optique d'une prochaine baisse des taux d'intérêt en France, compte tenu de son niveau d'endettement important, dont une partie à taux variable. « Cette hausse était un peu risquée dans la mesure où l'on ne connaît pas le calendrier des prochaines baisses des taux, mais qu'en revanche on est à peu près sûr de l'arrivée en fin de cycle du secteur de la chimie », souligne un analyste. Et d'ajouter que plus que le poids des prélèvements exceptionnels obligatoires décidés dans le cadre du plan Juppé, qui peuvent être chiffrés autour de 100 millions de francs sur 1995, un très mauvais dernier trimestre dans la pétrochimie devrait très largement affecter l'ensemble des résultats du groupe. L'analyste estime ainsi « qu'un résultat net de 2 milliards de francs en 1995 serait un maximum ». En 1994, Rhône-Poulenc avait enregistré un quasi-doublement de son résultat à 1,915 milliard de francs. Sur les neuf premiers mois de l'exercice écoulé, Rhône-Poulenc a dégagé un bénéfice net (part du groupe) de 1,960 milliard de francs, en hausse de 71,3 % sur la même période de 1994. A noter que sur le troisième trimestre en revanche, il avait reculé de 17 % en raison de l'augmentation des provisions pour restructurations. Jusqu'à cette date, le groupe continuait à confirmer une amélioration sensible de son résultat pour 1995, ce qui n'est donc plus d'actualité aujourd'hui. A noter qu'un autre grand de la chimie, le néerlandais Akzo vient lui aussi de réviser à la baisse ses prévisions de croissance sur 1995. Perrine Delfortrie
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