Les cours de l'or passent la barre des 400 dollars

Le sursaut de l'or a-t-il démarré à New York, à Tokyo ou à Zurich ? Mercredi, sur le Comex de New York, l'once d'or a franchi la barre des 400 dollars (+ 3,30 dollars, à 400,20). A Londres, au second fixage, l'once de métal fin s'était négociée à 400 dollars. Les banquiers suisses, de nature prudents, ont recommencé à placer l'or dans les portefeuilles de leurs riches clients. Les proportions sont minimes, puisqu'elles représentent 2 % à 5 % des positions. Pour les promoteurs d'un tel placement, l'idée est qu'une possible baisse des taux courts américains, couplée à une hausse du dollar, rend attractif le coût de portage du métal jaune. Il y a aussi la création monétaire mondiale qui risque de s'emballer pour sortir les vieilles économies industrialisées des ralentissements, sinon des récessions qui les menacent. La Banque du Japon, on le sait, fait fonctionner la planche à billet pour sauver son système bancaire et stimuler son économie. Le yen s'est déprécié, et aujourd'hui, le mark surévalué n'apparaît peut-être plus comme un placement refuge, compte tenu du marasme de l'économie allemande. Reste le dollar, qui a bien réagi, et lorsqu'on parle du dollar la théorie suisse devient séduisante. Les producteurs empruntent de l'or aux banques La hausse de l'or profite aussi de phénomènes techniques. « Depuis deux ans, l'once d'or s'est située entre 375 et 395 dollars de manière artificielle, remarque Jean-Marie Eveillard, le gérant du SocGen Funds à New York. Sans supposer aucune demande pour les placements financiers, il existait un déséquilibre annuel de demande par rapport à l'offre compris entre 1.000 et 1.500 tonnes. » Les producteurs ont comblé ce déséquilibre en vendant à l'avance leur production future et en empruntant de l'or auprès de certaines banques centrales. Certaines ont acheté discrètement de l'or en 1995, alors que la Banque de Belgique en avait vendu officiellement 140 tonnes. Pendant l'automne, le débouclement des opérations de vente à terme des producteurs a créé une demande considérable, ce qui a fait monté les loyers de l'or. « Aujourd'hui, il semble que les producteurs ne veulent plus ou ne peuvent plus vendre à terme, remarque Jean-Marie Eveillard. De plus, il faut prendre en compte un phénomène de spéculation. De nombreux fonds spécialisés dans les matières premières ou dans la spéculation pure ont parié, au moyen des produits dérivés, que l'once d'or resterait bornée entre 375 et 395 dollars. Si l'or monte vers 410 dollars l'once et qu'il y reste, ces fonds devront se couvrir, et cela pourrait provoquer une nouvelle hausse ». Pour jouer la hausse de l'or, Jean-Marie Eveillard a acheté deux type d'actions préférentielles (B et C) émise par Freeport McRoran Cooper Mine. Leur coupon et leur remboursement est indexé sur le cours de l'or (un peu comme le fameux emprunt Giscard). Pascal Boulard et Nicholas Thiery
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