Lonrho va créer le deuxième groupe minier mondial

Après avoir boudé le titre pendant une longue période, le Stock Exchange a semble-t-il apprécié les informations financières communiquées hier par le conglomérat Lonrho puisque l'action avait progressé de 5,5 pence en fin de séance, à 192,5 pence. Cette poussée proche de 3 % a salué les résultats de l'exercice 1995 clos à la fin du mois de septembre dernier, qui montre une progression de 44 % des profits bruts avant impôts à 161 millions de livres. La rentabilité du conglomérat s'est nettement améliorée puisque le chiffre d'affaires, quant à lui, n'a augmenté que de 7,5 % à 2,11 milliards de livres. Mais, surtout, le directeur général Dieter Bock a confirmé ce que la plupart des analystes soupçonnaient déjà, à savoir son intention de séparer les activités minières du reste du groupe puis d'organiser leur cotation en tant que société autonome. Un projet qui, étant donné le poids de l'exploitation minière dans l'ensemble des profits du groupe (51,5 %), rallie les sufffrages à la City. L'Allemand Dieter Bock, seul maître à bord depuis qu'il a évincé l'ancien PDG Tiny Rowland des instances du groupe, peut désormais mener à bien le programme de restructuration et de cession d'actifs qu'il fait miroiter aux investisseurs depuis plusieurs années. « Il est clair que les structures actuelles empêchent la valeur sous-jacente du groupe de s'exprimer dans le cours du titre », a-t-il déclaré hier en admettant ainsi la sous-évaluation chronique de la capitalisation boursière. « Un état de fait qui nous empêche de développer les différentes entités à un rythme satisfaisant », a-t-il ajouté avant de préciser que la scission devrait intervenir au cours du premier semestre si l'opération est approuvée par les actionnaires en assemblée générale extraordinaire, voire peut-être dès la fin du mois de mars. Toutefois, Dieter Bock n'a pas précisé la part de l'endettement du groupe (530 millions de livres, soit 37 % des fonds propres) qui serait assumée par la nouvelle entité ainsi créée. L'effet démultiplicateur d'une telle opération est évident si l'on pense que les analystes estiment la valeur des activités minières devenues autonomes à 1,6 milliard de livres (soit la deuxième société mondiale du secteur derrière le géant RTZ), alors que la capitalisation boursière de l'actuel groupe Lonrho n'est que de 1,45 milliard. Parallèlement au projet de scission annoncé hier, Lonrho a aussi décidé de fusionner ses activités dans le platine en Afrique du Sud avec celles de Gencor, créant ainsi le premier groupe minier mondial pour ce métal. En dehors des mines, le conglomérat est présent dans l'agriculture, le textile, la distribution, l'assurance, les services financiers et l'hôtellerie. Ces derniers temps, on lui prêtait l'intention de vendre ses hôtels, dont les profits ont fortement progressé d'un exercice sur l'autre (+ 50 %). Mais les dirigeants du groupe n'y ont fait aucune allusion hier. Michel Roland à Londres
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