Sicav : les encours reviennent au niveau de mars 1991

Triste bilan 1995 pour les Sicav. Un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur statistique d'Europerformance suffit en effet pour noter que l'encours global des Sicav ne cesse de baisser depuis 1993. Pis, son niveau de fin décembre dernier correspond tout bonnement à celui de... mars 1991. Responsale de ce recul : une énième modification des règles du jeu fiscales qui semble cette fois-ci avoir porté un rude coup aux deux composantes essentielles de la gestion collective française, à savoir les Sicav monétaires et obligataires de capitalisation. Ne bénéficiant plus d'aucune franchise sur les plus-values dégagées en cas de vente, les épargnants - détenteurs à près de 60 % de Sicav monétaires - se sont empressés de vendre leurs parts en fin d'année ramenant ainsi pour la première fois de la décennie l'encours global des monétaires en deçà du seuil fatidique des 1.000 milliards de francs. « C'est la fin d'une époque », note Baudoin de Brie, président d'Europerformance, estimant toutefois que le mouvement de décollecte sera lent en raison de l'option « dis- tribution » vers qui se portent désormais les derniers épargnants restés fidèles aux monétaires. Le manque d'appétit des particuliers Même constat pour les Sicav obligataires à la nuance près que la décollecte a été constante toute l'année. Le durcissement de la fiscalité n'a fait que précipiter le mouvement, signe qu'il n'est pas le seul responsable des déboires des Sicav en 1995... Quant aux Sicav actions, la mauvaise tenue de la Bourse de Paris explique à elle seule le manque d'appétit des particuliers pour les fonds à risque même dans le cadre protecteur du PEA. Si l'exercice 1995 s'avère globalement décevant pour les grands réseaux (sauf Crédit Lyonnais, peu présent sur les Sicav), il n'en va pas de même pour les établissements spécialisés. Certains enregistrent même des collectes significatives. C'est vrai pour la Banque Française du Commerce Extérieur (3,4 milliards de francs) et Indosuez (2,3 milliards de francs) sur le front monétaire. C'est vrai, aussi, sur le front obligataire pour l'UAP et la Banque Worms (611 millions de francs) et la Banque d'Orsay (488 millions de francs). C'est vrai, enfin, pour Fimagest (251 millions de francs), le GAN (233 millions de francs) et Ofivalmo (184 millions de francs) sur le front plus des Sicav actions. Bogdan KOWAL
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