Il n'y a plus de logique entre le cours de l'action Naf Naf en Bourse et la valeur de la société », estime Patrick Pariente, l'un des fondateurs du groupe. Le titre négocié sur le second marché a perdu près de 78 % de sa valeur en 1995 et hier, il cédait encore 4,8 % à l'issue de la séance, à 49,50 francs. La capitalisation boursière est limitée à 340 millions tandis que les fonds propres s'élèvent à 1 milliard de francs. Lors de son introduction en 1993, la capitalisation de Naf Naf dépassait 2 milliards de francs. Depuis, le groupe a perdu son image de valeur de croissance. Ce que confirment les résultats : les comptes du premier semestre de l'année 1995-1996, qui seront clos le 28 février prochain, font apparaître une perte nette, part du groupe, de 43,6 millions de francs, contre un bénéfice de 30,2 millions au premier semestre 1994. Les comptes incluent un résultat exceptionnel de 28,4 millions dont les principaux composants sont la dépréciation des titres détenus en autocontrôle (4,5 millions), le reliquat sur frais de déménagement du siège à Epinay, en région parisienne (2,5 millions) et la marque Chevignon (5,75 millions). Les frères Pariente, fondateurs du groupe, attribuent la mauvaise performance du premier semestre à une conjonction d'événements : le déménagement du siège social, la contre-performance de plusieurs filiales étrangères et le rachat de Chevignon. Les comptes de l'ensemble de l'année 1995-1996 porteront la marque du premier semestre. Le résultat d'exploitation devrait être équilibré mais la dernière ligne des comptes sera dans le rouge. Le groupe réduit son rythme d'investissements L'exercice suivant, qui débutera en mars prochain, devrait s'ouvrir sous des auspices plus favorables. Les dirigeants attendent beaucoup des redevances sur licences. Celles-ci devraient être comprises entre 80 et 90 millions de francs avant de s'élever à 100 millions en 1996-1997. Autre élément favorable, l'exercice prochain devrait bénéficier à plein du programme d'allégement des charges qui vient d'être mis en place. Les dirigeants attendent une économie de 34,3 millions de francs en année pleine : 3,4 millions de réduction sur les loyers, 10,9 millions sur les frais de personnel, 3 millions sur charges de structure, 10 millions sur les marges et 7 millions sur les frais financiers. Les gains en terme de frais financiers proviendront largement de la complète réorganisation de la gestion des stocks. A la fin du mois de décembre, les efforts entrepris ont permis une réduction des stocks hiver à 860.000 pièces contre 2,1 millions de pièces en décembre 1994. Depuis octobre, les stocks des activités de distribution et ceux des boutiques ont été fusionnés et font l'objet d'une gestion commune. Enfin, en cette période difficile, le groupe a décidé de réduire son rythme d'investissements. L'enveloppe pour 1996-1997 sera ramenée à 25 millions de francs, contre 105 millions en 1995-1996. Héléna Dupuy

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:27

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