« On veut m'imputer un délit que je n'ai pas commis »

Bernard Roux, l'ancien président de Rouseca, holding de contrôle de RSCG, vient de porter plainte contre Alain de Pouzilhac, le président d'Havas Advertising (ex-Euro-RSCG), et les administrateurs de l'entreprise, pour abus de confiance et dénonciation calomnieuse. Cette action en justice fait suite à la plainte qu'Alain de Pouzilhac a déposé contre Bernard Roux au mois de mai pour abus de bien social, escroquerie et tentative d'escroquerie. Objet du conflit : l'indemnité proposée aux actionnaires minoritaires de RSCG avant la fusion avec Eurocom en 1991. Les dirigeants d'Havas Advertising affirment aujourd'hui que le pacte d'actionnaires avait été rompu à leur insu et qu'ils n'avaient donc aucune soulte à verser. La Banexi, la Banque Arjil, la Caisse des dépôts figurent notamment parmi les anciens minoritaires. « La Tribune ». - Pourquoi portez-vous plainte contre les administrateurs d'Havas Advertising ? Bernard Roux. - A l'issue de la réunion du conseil d'administration du 30 mai dernier, un communiqué de presse a fait état du soutien des administrateurs présents à Alain de Pouzilhac pour la plainte qu'il a déposé contre moi. J'estime qu'avec ce blanc-seing, rendu public, les administrateurs participent volontairement et s'associent au motif de la plainte dont je fais l'objet. Les actionnaires minoritaires de RSCG étaient-ils contraints d'abandonner une partie des droits que leur conférait le pacte d'actionnaires ? C'était indispensable pour que la fusion entre Eurocom et RSCG se réalise. Les minoritaires ont, à l'exception de la Banque Arjil, abandonné leur droit de préemption, mais il fallait que tous les minoritaires acceptent de lever certains de leurs droits. Or Arjil s'y est refusée tant qu'une négocia tion sur les conditions de sortie de l'ensemble des minoritaires n'avait pas été entamée. C'est ainsi qu'il a été décidé de proposer une indemnité de 85 millions de francs si le cours du titre n'atteignait pas un certain seuil, dans les quatre ans qui suivaient la fusion. J'ai moi-même versé une quo- te-part de 15,3 millions de francs. Les dirigeants d'Havas Advertising estiment qu'on leur a caché des documents prouvant que le pacte d'actionnaires avait été rompu avant l'opération... Jacques Hérail, qui était alors directeur général d'Eurocom, a toujours été tenu informé, et ce, dès le départ ,du processus des opérations, notamment par Mme Riss, alors directeur financier de RSCG. Jacques Hérail savait que les actionnaires minoritaires avaient renoncé à certaines clauses du protocole. Je ne suis pas dupe de la stratégie d'Havas Advertising, qui consiste à retarder le paiement des 85 millions. Ce conflit m'est totalement extérieur, d'autant plus qu'Havas Advertising détient 15,3 millions qui représentent ma part dans les sommes dues aux minoritaires. Si je porte plainte, c'est parce qu'avec de fausses allégations on veut m'imputer un délit que je n'ai jamais commis et, d'autre part , parce qu'on détourne l'argent que l'on m'a prélevé, et c'est bien là l'abus de confiance. Propos recueillis par Dominique Mariette
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