L'indice Midcac pâtit de la conjoncture économique

Après un démarrage en fanfare le 12 mai 1995, l'indice Midcac des 100 valeurs moyennes a suivi une évolution très contrastée pour finir par reculer plus sensiblement que les autres indices. En effet, alors que l'indice CAC 40 n'a cédé que 0,49 % et le SBF 120 0,27 %, le Midcac a dû abandonné 16,83 %, à 999,06 l'année dernière. Un premier record avait été atteint en juin dans le sillage de la progression des autres indices, mais le Midcac a par la suite entamé un recul plus prononcé en fin d'année, notamment en décembre. Au début du mois dernier, il parvenait encore à établir un nouveau record à 1.018,88 mais replongeait rapidement et bien plus fortement que l'ensemble du marché. L'indice s'est alors montré plus sensible à l'évolution de la conjoncture, tant économique que politique et monétaire. La détérioration des perspectives de croissance de l'économie française, alliée à la publication de résultats souvent inférieurs aux prévisions pour de nombreuses petites et moyennes entreprises, a exercé une forte pression à la baisse sur l'indice. Pour Stéphane Radiguet, analyste des valeurs moyennes chez Paribas Capital Markets, ce secteur a bien moins résisté que celui des grandes valeurs du CAC « car les valeurs moyennes ont été plus touchées que les autres par le ralentissement de l'économie française ». En outre, les valeurs financières ont enregistré un mouvement de reprise dans le courant du dernier trimestre sous l'effet du mouvement de détente observé sur les taux courts et longs du marché interbancaire français. Or on sait que l'indice Midcac, pour mieux refléter la réalité des valeurs moyennes, ne comporte aucune valeur financière, rappelle Stéphane Radiguet. Bernard Barnier, directeur général de BBI, fait le même constat en ajoutant que ce facteur a encore joué au début de 1995. Ce qui a notamment joué, ajoute-t-il, ce sont les ventes de fin d'année opérées pour raisons fiscales et qui ont fortement pesé sur plusieurs valeurs, comme par exemple Dapta Mallinjoud, qui a perdu 89,71 % sur l'ensemble de l'année, et Naf Naf (- 77,62 %). Mais, d'une manière générale, les PME-PMI ont été davantage que les grandes entreprises pénalisées par la conjoncture et par les trois semaines de grève de novembre et décembre tant et si bien que de nombreuses valeurs du Midcac ont accusé des baisses supérieures à 50 % en 1995. Il y a eu bien sûr des exceptions notables, comme Norbert Dentressangle, qui a gagné 80,3 %, Radiall (+ 71,7 %) ou Infogrammes (+ 65,2 %). « A court terme, il y a cependant moins de risques sur les valeurs moyennes et ce serait peut être le moment d'acheter des valeurs moyennes du Midcac qui pourraient bénéficier d'arbitrages au détriment de quelques grandes valeurs du CAC 40 », estime Bernard Barnier. Vendredi, l'indice Midcac a terminé la séance sur un gain de 0,76 %, à 1.032 points, alors que le CAC 40 cédait 0,70 %. P. Su.
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