Le dollar hésitant face au mark, ferme face au yen

Le blizzard qui s'est abattu sur la côte est des Etats-Unis a contraint nombre de cambistes new-yorkais à déserter leurs salles de marché, maintenant le dollar sur la touche. De fait, ses fluctuations ont été limitées, après les pertes encourues vendredi, le billet vert ne tirant que peu de dividendes de l'accord, il est vrai partiel et temporaire, passé entre les républicains et la Maison-Blanche pour remettre au travail les 280.000 fonctionnaires mis à pied par le conflit budgétaire. Car, même si le président américain a fait une concession au « Grand old Party » qui est son challenger en acceptant de préparer son propre plan sur l'élimination du déficit budgétaire de l'oncle Sam d'ici à 2002 sur la base des projections de l'office budgétaire du Congrès et non plus sur les calculs plus optimistes de la Maison-Blanche, la partie de bras de fer continue. Et si aucun compromis n'est trouvé d'ici au 26 janvier, l'administration sera à nouveau paralysée, comme elle l'a été depuis le 16 décembre 1995. Du coup, les opérateurs se sont contentés de donner une très légère impulsion au dollar, le faisant remonter dans l'après-midi de lundi juste au-dessus de 1,44 deutsche mark et de 4,93 francs français. Les décalages devraient rester limités tant que le brouillard opaque qui recouvre l'économie américaine ne sera pas levé. Or, il ne semble pas que les services statistiques outre-Atlantique soient même en mesure de combler le retard accumulé depuis vingt et un jour, sans publication du moindre chiffre officiel. Les opérateurs s'arment de patience Les opérateurs n'ont eu depuis pour guide que les résultats des organismes privés - directeurs d'achats ou Conference Board - et plus récemment des chaînes de grands magasins, dont les ventes de fin d'année ont été pour le moins décevantes. C'est totalement insuffisant pour en déduire que l'économie, qui était tirée par la consommation, est en voie d'essoufflement, et les opérateurs le savent, qui ne tirent pas à boulets rouges sur la monnaie américaine et ont décidé de s'armer de patience. Ils ont même repris, certes avec modération, leurs achats de dollars contre yen, se gardant de le faire remonter sur les points hauts de deux ans atteints jeudi dernier, à 106,60. Après l'annonce d'une nouvelle contraction de l'excédent des comptes courants japonais en novembre, limité à 7,015 milliards de dollars, soit un recul de 26,5 % par rapport à la période correspondante de l'an dernier, le billet vert a ainsi pu remonter de 104,50 vendredi à plus de 105,50 hier. Mais son rebond a été freiné par l'annonce simultanée d'un tassement indiscutable des achats nets d'obligations étrangères par les résidents nippons, qui sont passés de 9,474 milliards de dollars en octobre à 3,615 en novembre. Il l'a également été par le retour au poste de Premier ministre de Ryutaro Hashimoto, une figure de proue du Parti libéral démocrate, que l'on dit susceptible de remettre l'économie de l'archipel sur les rails. Isabelle Croizard
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