Très ferme à la veille du week-end, le dollar a brutalement fait marche arrière hier vis-à-vis du yen, ce qui, par ricochet, l'a affaibli face aux grandes monnaies européennes. Au plus bas dans les transactions, le billet vert a rechuté à 111,90 yen, au plus bas depuis un mois, tandis qu'il ne valait plus que 1,7425 deutsche mark et 5,8730 francs français. Parallèlement, la monnaie japonaise montait à ses plus hauts niveaux depuis deux ans face au mark et au franc, à respectivement 1,5590 et 5,27 pour cent unités. A l'origine de ce retour de bâton, on trouve les contrecoups de la crise du baht thaïlandais, qui commence à faire des vagues dans la région, notamment sur le peso philippin, donnant au yen un rôle de valeur refuge en Asie. Mais surtout, le mouvement de reprise de la monnaie de l'archipel a été déclenché par l'annonce d'un bond de 129 % de l'excédent commercial nippon sur les vingt premiers mois de juin. Même si ces données partielles sont hautement volatiles, elles sont de nature à relancer les frictions commerciales entre les Etats-Unis et le Japon, qui avaient semblé se calmer lors du sommet de Denver fin juin. Il ne faudra d'ailleurs pas longtemps pour avoir confirmation de déséquilibres grandissants, puisque c'est mercredi que Tokyo annoncera l'excédent de sa balance des comptes courants en mai. Selon les prévisions des économistes interrogés par l'agence d'information financière Bloomberg, le surplus aurait progressé de 168 % par rapport à la période correspondante de l'an dernier pour atteindre 8,51 milliards de dollars. Après trois années de décrue quasi initerrompue, il afficherait sa troisième hausse mensuelle consécutive. Si tel était le cas, les Américains ne manqueraient pas d'accuser les Japonais de dynamiser leur reprise économique par les exportations et non par la demande intérieure, elle-même handicapée par la hausse de la TVA intervenue le 1er avril, malgré leurs exigences récentes. Isabelle Croizard

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:30

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