Les cours du sucre retrouvent du tonus

Le sucre s'agite à nouveau. A New York, avec le sucre roux ou à Londres, avec le sucre blanc raffiné, la tendance est identique avec des cours qui s'orientent à la hausse. Ainsi, sur le CSCE new-yorkais, la livre de sucre brut s'affichait hier à 11,80 cents par livre sur l'échéance mars. Et à l'exemple de certains autres marchés de matières premières caractérisés par une tension sur l'offre, le rapproché s'affiche en prime sur les échéances suivantes : le déport atteint 0,43 cent (9,47 dollars par tonne). Au LCE, la tonne de sucre blanc s'inscrivait hier à 364,50 dollars, en hausse de 2 dollars par rapport à la veille. Là comme à New York, le rapproché - le mars - affiche un déport de 15,60 dollars la tonne par rapport à l'échéance mai. « Le marché court après le sucre », constate le trader d'un grand négociant français. La hausse des derniers jours sur les marchés à terme, qui a, semble-t-il, pris de vitesse une partie des professionnels, s'explique par des opérations de « précouverture » sur les marchés à terme. Le 17 janvier, la Turquie doit acheter environ 50.000 tonnes de sucre blanc. En fait, la plupart des traders attachés aux principales maisons de négoce pensent qu'Ankara achètera un tonnage beaucoup plus important. Chris Pack, de la maison de négoce Czarnikow, évoque « des importations atteignant 600.000 tonnes en 1996 ». Dans cette perspective, chaque maison a pris des positions sur les deux principaux marchés à terme où se négocie du sucre. Le mouvement n'a pas manqué d'être remarqué par les fonds d'investissements qui, dans la foulée du négoce, ont renforcé leur présence sur ce produit. Les fonds sont confortés par des considérations techniques on ne peut plus favorables. « Les moyennes mobiles, constate Roger Engetschwiller de la Fimat Zurich, n'ont pas été traversées à la baisse depuis novembre. Aussi longtemps que les cours à New York ne toucheront pas les 11,50 cents, les espoirs de hausse restent intacts. Il est raisonnable de voir le sucre tester les 12 cents, voire aller rapidement au-delà. » A cela s'ajoute le fait que le marché du sucre permet aux fonds d'être « longs », c'est-à-dire acheteurs jusqu'aux ultimes moments de la vie d'un contrat avec des risques limités. Enfin, dernier facteur explicatif de leur intérêt pour le sucre, la nature discrète de ce marché. « Réputé être doté d'une offre excédentaire, le sucre ne tient pas la vedette. Les gains spectaculaires réalisés sur les céréales ou les métaux précieux détournent l'attention des spéculateurs privés. Ils préfèrent jouer ces produits plutôt que le sucre. » D'un point de vue fondamental, le marché se prépare aux vagues d'achat qui précèdent l'époque du ramadan dans le monde musulman. Il est de notoriété publique que l'Algérie se présentera sous peu pour d'importants tonnages. Elle sera suivie par l'Egypte. Ces éléments dopent les cours. G.-A. K.
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