La confirmation vient d'arriver. Les plantations de bananes et d'ananas que possède la banque Rivaud en Côte d'Ivoire regoupées au sein de la SCB seront bien vendues par Vincent Bolloré. Un protocole d'accord, signé seulement en fin de semaine, cède à la filiale française du groupe américain Dole, environ 2.000 hectares de plantations en Côte d'Ivoire. La Compagnie fruitière qui avait dû quitter la Côte d'Ivoire, il y a quelques années par la petite porte, opère un retour en force en voyant tomber dans son escarcelle une production de 80.000 tonnes de bananes sur une collecte annuelle totale de 165.000 tonnes. Pour des raisons d'opportunité, affirme-t-on dans les cercles gouvernementaux ivoiriens, la Banque Rivaud conserve une participation de 20 % dans le capital de la SCB. Le maintien d'un actionnaire communautaire dans le tour de table de la SCB permet de présenter sous un jour moins négatif ce que serait celui de l'arrivée d'une nouvelle multinationale de la banane dollar dans un pays producteur fournisseur traditionnel de l'Europe. Selon des sources ivoiriennes, la transaction s'est faite sur la base d'une valorisation de la SCB de 350 millions de francs. Chez les planteurs ivoiriens, l'arrivée de Dole est perçu comme un coup dur qui sonne le glas à l'organisation professionnelle des planteurs ivoiriens. Jusqu'à présent, cette filière était organisée par les producteurs, désormais avec près de la moitié de l'offre Dole - un distributeur - est en mesure de remettre en question les modes de commercialisation de la banane en usage jusqu'à présent en Côte d'Ivoire : les producteurs ivoiriens géraient le fruit jusqu'à son arrivée dans les ports européens. L'exemple camerounais, où Dole domine la production, est cité en exemple par les planteurs ivoiriens.

latribune.fr

26 Sept 2008, 0:19

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