Autoroutes : Bercy rend sa décision ce matin

Fin d'un suspense qui aura duré six mois depuis l'annonce surprise en juin dernier de Dominique de Villepin qui a relancé le processus de privatisation des autoroutes ! Le gouvernement va dévoiler ce matin, avant l'ouverture des marchés financiers, le nom des gagnants. Sauf coup de théâtre de dernière minute, Vinci et l'espagnol Abertis, donnés favoris depuis déjà plusieurs semaines, auraient respectivement remporté 50,3 % des ASF et les 75,7 % de la Sanef. Sur APRR, de sources concordantes, ce serait le consortium Eiffage-Macquarie qui aurait été choisi par le gouvernement. Une décision qui semble avoir été plus difficile à prendre. Jusqu'au dernier moment, APRR a fait objet d'une lutte acharnée entre le consortium Autostrade-CDC et le tandem Eiffage-Macquarie.La semaine passée, certains évoquaient même l'hypothèse d'un troisième tour pour départager les candidats. Une possibilité que l'État, pressé d'encaisser environ 15 milliards d'euros, n'a pas retenue. D'autant que l'organisation d'un troisième tour entre Autostrade-CDC et Eiffage-Macquarie apparaissait particulièrement complexe. Comment tenir en effet à l'écart l'espagnol autoroutier Cintra, filiale du groupe Ferrovial, qui offrait pourtant un meilleur prix que les deux autres prétendants ? Pour l'heure, l'honneur est sauf et le calendrier parfaitement respecté. "Nous ferons connaître nos choix avant Noël", annonçait la semaine dernière Dominique Perben, ministre des Transports.En attendant Bruxelles. Hier, la Commission des participations et transferts (CPT) qui s'est réunie à 15 heures a fixé le prix minimum en deçà duquel l'État ne peut pas vendre ses participations. Surtout, cette annonce tombe à pic. Car c'est également aujourd'hui que Thierry Breton, ministre de l'Économie et des Finances, va officialiser et commenter publiquement le rapport de Michel Pébereau, ancien président du conseil de surveillance de BNP Paribas sur la dette publique (lire également page 6). Un moyen de justifier l'affectation des fonds perçus par les cessions des concessionnaires autoroutiers que le gouvernement a décidé d'allouer aux trois quarts au désendettement de l'État. L'occasion aussi de faire taire les opposants.Le processus est encore cependant loin d'être terminé. Reste au gouvernement à demander aux autorités de la concurrence à Bruxelles les autorisations nécessaires. Il devra ensuite procéder à la cession des titres détenus. Les repreneurs pourront alors lancer leurs offres publiques d'achat ou d'échange et ce aux mêmes conditions de prix que celles retenues pour la transaction avec le gouvernement. L'épilogue pourrait s'étaler sur près de trois mois.Laurence Boisseau
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