créditUne nouvelle banque américaine est nationalisée. Après une année de grandes difficultés financières et d'une série de recours aux aides publiques, GMAC, la filiale de service financier de General Motors, vient de passer dans le giron de l'État. Le Trésor américain va injecter 3,8 milliards de dollars (2,63 milliards d'euros) et augmentera sa participation de 35 % à 56 %, nationalisant ainsi de fait GMAC. Le fonds d'investissement Cerberus verra sa part diluée de 22 % à 14,9 %, celle des salariés de 14,6 % à 9,9 % et General Motors de 9,9 % à 6,7 %. Le solde de 7,8 % restant entre les mains d'autres investisseurs. L'intervention de l'État était devenue indispensable alors que la filiale de GM continuait d'accumuler les pertes. Au troisième trimestre, elle avait perdu 767 millions de dollars après avoir sombré avec 3,9 milliards de dollars au deuxième trimestre. L'injection de 3,8 milliards de dollars est en réalité la troisième aide consécutive de l'État en un an. Fin décembre 2008, à la veille de Noël, le gouvernement avait permis à GMAC, filiale financière de General Motors, d'obtenir le statut de banque. Cela lui avait rendu possible son éligibilité au plan d'aide aux banques américain de 700 milliards de dollars. GMAC avait alors reçu 5 milliards de dollars après avoir déjà perdu 7,9 milliards d'euros entre mi-2007 et fin 2008.Mais, malgré ce sauvetage, GMAC a continué à perdre de l'argent : 675 millions de dollars au premier trimestre 2009. L'État a dû une deuxième fois remettre au pot en injectant 7,5 milliards de dollars en mai. Au terme de cette nouvelle aide financière, le Trésor aura versé 16,3 milliards de dollars à GMAC au total, soit davantage que pour Morgan Stanley ou Goldman Sachs (10 milliards de dollars) et presque autant que pour JP Morgan ou Wells Fargo qui ont reçu 20 milliards de dollars.À l'origine, GMAC était la société de financement des véhicules vendus par General Motors. Mais, il y a quelques années, à l'instar de beaucoup de sociétés de crédit, elle s'est diversifiée et développée dans les autres activités de crédit, notamment l'immobilier. Sa branche de prêts résidentiels ResCap s'est lancée dans les crédits subprimes, devenant le foyer de pertes de GMAC en 2008 avec près de 10 milliards de dollars de déficit. Désormais, GMAC fait aussi face à la montée de chômage et aux défauts de paiement de ses crédits à la consommation. Malgré ce contexte, le gouvernement américain estime que ce sauvetage est la « meilleure chance » pour GMAC de revenir dans le giron du privé au cours de l'année 2010. M. Pe.

latribune.fr

01 Jan 2010, 1:44

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