Comment mieux gérer le risque en cas de stress extrême

Dans une étude publiée ce lundi en France, la société de gestion JP Morgan Asset Management propose une nouvelle approche de l'allocation d'actifs des investisseurs institutionnels, tenant compte de la non-normalité des rendements. Ainsi, l'équipe Strategic Investment Advisory Group (Siag) du gérant américain rappelle dans cette étude que le processus décisionnel de l'allocation d'actifs des institutionnels repose sur une approche « top down » qui considère que les rendements futurs des classes d'actifs sont indépendants d'une période à l'autre et distribués selon une loi normale (courbe en forme de cloche). Autrement dit, pour mettre en oeuvre une allocation d'actifs, « il suffit d'émettre deux hypothèses pour chaque classe d'actifs (sa moyenne et son écart type) et une hypothèse pour chaque paire (sa covariance) », souligne l'étude. Des critères réputés faciles à appliquer et qui sont pourtant reconnus comme trop simplistes dans un environnement de marché incertain.nouveaux critèresC'est en partant des observations réelles de ces vingt-cinq dernières années que les auteurs de l'étude proposent de prendre en compte la non-normalité des rendements dans l'allocation d'actifs stratégiques des investisseurs. Et de souligner que la non-normalité « obligerait à reconnaître l'existence d'un risque de pertes plus élevé sur le portefeuille, provenant précisément de ces événements extrêmes inattendus ».Ces critères de non-normalité ont été clairement identifiés par les auteurs et reposent sur des hypothèses de corrélation et de distribution des rendements, différentes de l'approche traditionnelle. Et en partant de ces nouvelles hypothèses et de données statistiques, ils proposent de prendre en compte cette non-normalité des rendements dans les critères de risques appliqués à l'allocation d'actifs. L'étude met en avant une nouvelle mesure du risque : la valeur à risque conditionnelle (CVaR), définie comme étant la perte moyenne réelle, ou le gain moyen réel, par rapport à la valeur initiale du portefeuille dans les 5 % de scénarios les plus pessimistes.Cette nouvelle mesure entraîne de fait une meilleure répartition des risques entre les classes d'actifs dans les portefeuilles des institutionnels avec une hypothèse de rendement identique. Au final, « les résultats quantitatifs sont éloquents : la prise en compte de la non-normalité peut diminuer la volatilité du portefeuille, améliorer son efficience (ratio de Sharpe) et réduire le risque qu'il présente par rapport à des événements négatifs extrêmes imprévisibles », concluent les auteurs.
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