La Chine reste un terrain de chasse pour les laboratoires

L'eldorado chinois continue de séduire les laboratoires pharmaceutiques. Sanofi-Aventis a annoncé vendredi la création d'une coentreprise avec le laboratoire local Minsheng dans les vitamines et les compléments minéraux. Le français « devrait en obtenir une part majoritaire », indiquent les dirigeants, sans préciser le montant de l'investissement. Il n'est pas le seul à s'intéresser à l'empire du Milieu. Novartis va investir 1 milliard de dollars en recherche et développement sur cinq ans. À Shanghai, il implantera son troisième plus grand centre de recherche.Car en 2013, la Chine sera le troisième marché pharmaceutique mondial (50 milliards de dollars) derrière les États-Unis et le Japon, selon l'institut IMS Health. La décision de Pékin d'investir 124 milliards de dollars pour développer la santé et les services médicaux d'ici trois ans en a accru le potentiel. Le marché est pourtant complexe : « Très hétérogène, dominé par le protectionnisme et l'agressivité de producteurs locaux à bas coûts », énumérait Sanofi dans un séminaire en juillet dernier. Très fragmenté aussi : les dix premiers acteurs n'en détiennent que 15 %. Et les doutes sur la protection de la propriété intellectuelle ont longtemps rebuté les étrangers. « La situation s'améliore car les autorités ont fait de réels efforts », indique Trevor Mundel, directeur du développement pharmaceutique de Novartis. Dès lors, c'est à qui ira le plus vite. partenariats Dans un pays comptant 1,2 milliard de personnes éduquées, Novartis veut faire passer son centre de Shanghai de 160 à 1.000 scientifiques. « Nous tentons aussi de ramener au pays les chercheurs chinois qui ont étudié à Harvard », explique Paul Herrling, directeur des activités de recherche de Novartis. À quand, alors, l'émergence d'un géant chinois du médicament ? « Ce n'est qu'une question de temps », pour Paul Herrling. « Les autorités, qui voient d'un bon oeil l'arrivée de compétences occidentales, poussent aux partenariats pour développer l'industrie pharmaceutique du pays », estime Trevor Mundel. L'annonce de Sanofi semble le confirmer. AUDREY TONNELIER
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