Le FSI poursuit son soutien aux équipementiers automobiles

En fortes surcapacités, les équipementiers automobiles restent frappés par la crise. Dans ce contexte, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) poursuit sa politique de prises de participation dans des entreprises automobiles innovantes et à gros potentiel, mais fragilisées par les méventes. Ce fonds, créé il y a un an et détenu à 51 % par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et à 49 % par l'État, a annoncé vendredi son intention de mettre 9,7 millions d'euros dans le carrossier familial Gruau, aux côtés d'autres investisseurs financiers. Cette opération, en fonds propres et quasi-fonds propres, est réalisée dans le cadre d'une prise de participation minoritaire. Le groupe dirigé par Patrick Gruau conçoit, aménage et transforme des utilitaires légers (plus de 30.000 par an), dont il est le numéro un européen. Il emploie près de 1.000 personnes pour un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros en 2009. Il a subi de plein fouet la chute du marché des utilitaires l'an dernier.C'est en février 2009 avec Valeo que le FSI a démarré ses prises de participation dans l'automobile, en prenant avec la CDC plus de 10 % des droits de vote de l'équipementier, devenant ainsi son deuxième actionnaire. En décembre dernier, le Fonds participait aussi à la reprise de Mécachrome, un spécialiste des composants de haute précision pour l'automobile et l'aéronautique (1.500 salariés, dont 1.300 en France). Il a aussi promis d'injecter 10 millions d'euros dans un autre carrossier, Heuliez, mais attend pour cela que le repreneur BKC ait lui-même versé les fonds promis, une opération qui se fait attendre.aides critiquéesLe FSI intervient également à travers le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA), doté de 600 millions d'euros et détenu à parité avec Renault et PSA. Le FMEA a investi 55 millions dans le groupe familial Trèves, un spécialiste du textile automobile qui emploie 6.500 personnes. Une société au savoir-faire reconnu, mais qui a traversé l'an dernier une très mauvaise passe. Le FMEA a aussi apporté 15 millions à son rival Michel Thierry (1.700 personnes), puis 4,5 millions à Savoy International, une PME de mécatronique (1.150 personnes). Il a contribué pour 55 millions à la revitalisation de Mécaplast, qui produit des pièces en plastique pour carrosseries et pour moteurs (5.900 personnes). En novembre 2009, le FMEA s'est par ailleurs associé au FSI et à cinq grands équipementiers européens pour créer un fonds de 50 millions, destiné à aider les sous-traitants plus petits, particulièrement mal en point.Utiles, ces soutiens ne sont pas exempts de critiques. Les syndicats ont dénoncé celui apporté à Trèves, alors que le groupe ferme des sites. Et Bruxelles s'interroge. Vendredi, la Commission européenne a indiqué avoir ouvert une enquête approfondie sur cette même aide au groupe textile pour vérifier si elle n'est pas contraire aux règles de concurrence. Le FMEA estime qu'il n'y a pas matière à critiques puisqu'il est « détenu aux deux tiers par des fonds privés ».
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