Tout concourt à faire monter le dollar

L'euro recommencera vite à se comporter comme le deutsche mark et non plus comme la drachme », affirme un haut responsable de la recherche change de Nomura International. Ce qui signifie pour lui que l'évolution du couple euro-dollar sur longue période va de nouveau ressembler à l'histoire de la parité dollar-mark et non plus à celle du billet vert face à une monnaie émergente.Pour l'heure, on est encore loin de ce schéma idéal que la crise des finances publiques grecques a brutalement cassé. Bien que les tensions se soient un peu calmées à la veille du week-end, l'écart entre le taux des emprunts d'État grecs à 10 ans et celui des « treasuries » américains de même échéance ? la prime de risque demandée par les investisseurs internationaux ? s'élevait encore à 325 points de base, après avoir touché un plafond à 360 points jeudi. Par comparaison, l'indice EMBI Plus de JP Morgan indique un « spread » de 297 points de base en moyenne pour les pays émergents. Comble de l'humiliation : la Grèce, pays de la zone euro, est donc perçue comme un risque souverain supérieur à la moyenne des pays en développement.Du coup, l'euro a continué à s'affaiblir vendredi face au dollar, qui a touché un nouveau point haut de six mois, se propulsant jusqu'à 1,3862 après la publication du PIB « étincelant » des États-Unis au quatrième trimestre de l'an dernier. La croissance américaine a bondi de 5,7 % en rythme annualisé, permettant à l'Oncle Sam de redresser nettement la barre à la fin d'une année marquée par une chute du PIB de 2,4 %, du jamais-vu depuis 1946. Pour Christian Parisot, directeur des études économiques d'Aurel BGC, si l'effet stock reste important ? il a contribué pour 3,4 % à la progression du PIB ?, la consommation des ménages, en hausse de 2 %, est restée solide malgré la fin de la prime à la casse. Et l'investissement des entreprises, en hausse de 2,9 %, constitue une autre bonne surprise. L'économiste estime que si le PIB du trimestre en cours devrait être moins robuste, il ressortirait néanmoins autour de 3 %, ce qui va devenir difficile à gérer pour la banque centrale. état de l'emploi« La Réserve fédérale pourrait être obligée d'ajuster rapidement son discours, notamment sur la nécessité de conserver durablement des taux bas », estime-t-il.Ce ne serait pas le moindre facteur de soutien pour le dollar, encore assorti de taux proches de zéro, surtout si les autres grands instituts d'émission adoptent un profil bas. On en saura davantage dès cette semaine, avec les réunions concomitantes de la Banque centrale européenne et de la Banque d'Angleterre jeudi prochain. Quant à la Fed, qui a tenu la semaine dernière le premier de ses huit conseils annuels, son prochain grand rendez-vous est fixé à vendredi. C'est en effet à la veille du week-end prochain que sera connu le rapport sur l'emploi de janvier. Emploi qu'elle est chargée de soutenir, au même titre qu'elle est la gardienne de l'inflation. Le consensus des économistes pronostique la reprise des créations d'emplois ? les États-Unis en auraient créé 20.000 ?, après des mois de destructions de postes de travail, bien qu'il n'envisage pas encore de baisse du taux de chômage, qui stagnerait à 10 % de la population active. nLa Grèce est donc perçue comme un risque souverain supérieur à la moyenne des pays en développement.
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