Les catégories / Europe 2010, maillon faible de la croissance... et des dettes

Depuis trois ans, les marchés cherchent de nouveaux repères : des subprimes à la dette des entreprises jusqu'à celle des États, la crise n'a cessé de muter. Par deux fois (au printemps, avec la Grèce, puis à l'automne, avec l'Irlande), la dette des États européens a fait vaciller les marchés. Pourtant, les dettes grecque, irlandaise et portugaise ne pèsent « que » 600 milliards d'euros (1.350 avec l'Espagne), quand les crédits hypothécaires américains, qui sont la mère de toutes les crises, représentaient 7.900 milliards d'euros ! Du coup, les fonds actions européens ont fait pâle figure avec un gain moyen de 11,6 % l'an dernier, quand leurs homologues américains gagnaient 21 %.Les banques centrales ont pourtant continué de soutenir le marché à bout de bras grâce à des interventions d'urgence et à une batterie de mesures non conventionnelles. Alors que les États-Unis ont initié un deuxième plan d'assouplissement quantitatif en novembre (le « QE2 »), de 600 milliards de dollars, un fonds de sauvetage européen lancé en mai peut mobiliser jusqu'à 750 milliards d'euros. Après un premier plan de sauvetage grec de 110 milliards d'euros, un autre pour l'Irlande de 85 milliards a été initié en décembre. Et ce n'est pas fini : 2011 sera riche en nouvelles initiatives (lire ci-contre).Sur l'ensemble de l'année, la vedette revient, comme en 2009, aux marchés émergents, les fonds actions de ces pays, qui ont drainé 85 milliards de dollars, bondissant de 26 %, faisant jeu quasi égal avec les fonds Asie hors Japon (+ 26,6 %). La nouveauté 2010 : la dette émergente qui a suscité des flux record de 75 milliards de dollars. Une lame de fond due au retour des fonds de pension, sur une classe d'actifs dont ils étaient sortis en 2008 lors de la crise. La raison ? Des rendements bien plus élevés que sur les fonds d'État des pays développés, avec des notations relevées après le redressement des comptes nationaux de pays aujourd'hui vertueux et à la croissance insolente. Plus globalement, « ce clivage entre pays émergents et développés va demeurer », estime Louis Bert, président de Dorval Finance, qui attend en 2011 « une croissance toujours soutenue, mais avec de grandes disparités ».Revers de la médaille : ces flux d'argent frais ont entraîné une appréciation des devises émergentes. Ce qui entretient un risque de dérapage des prix, même si des restrictions sur les mouvements de capitaux ou des hausses des réserves obligatoires des banques ont été mises en place. Mais « la remontée des taux depuis six mois nous protège des risques d'inflation et même du risque de dégradation des notes en Europe », estime Johnny Debuysscher, responsable des investissements obligataires chez Petercam.
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