Renault prêt

C'est la semaine prochaine que Renault pourrait annoncer une alliance stratégique avec Daimler. Dix-sept ans après l'échec du rapprochement Renault-Volvo, le constructeur français s'allierait avec un spécialiste du haut de gamme. S'il se concrétise in fine, ce mariage doit inclure des prises de participation jusqu'à 5 %, selon l'agence Dow Jones Newswires qui citait mercredi deux sources. C'est Renault qui a lancé l'idée de participations croisées, d'après l'une des sources citées. Le quotidien allemand « Handelsblatt » évoque 3 %. Nissan, détenu par Renault à 44 %, pourrait aussi échanger des actions avec l'allemand. Le journal nippon « Nikkei » avance des parts de moins de 5 %. décisions urgentesLe fabricant des Mercedes tient à ce rapprochement. Il doit prendre des décisions urgentes sur sa prochaine gamme Smart, non rentable. La collaboration porterait aussi sur des composants destinés aux futures Mercedes A et B, les voitures électriques, la fourniture de gros moteurs par la marque à l'étoile à Nissan. Idéal sur le papier en termes de complémentarité et d'économies d'échelle, cet élargissement de l'alliance Renault-Nissan, nouée il y a onze ans presque jour pour jour, pose toutefois le problème du pilotage d'un tel ensemble, forcément complexe et ardu. Certes, Renault et Nissan ont un réel savoir-faire, puisque leur alliance est la seule réussie de ces dernières décennies. Mais à trop élargir et complexifier...En effet, tous les autres mariages automobiles ont échoué, notamment les tentatives de Daimler, victimes du gigantisme, des incompatibilités de cultures, du complexe de supériorité des ingénieurs de Stuttgart. L'allemand a échoué une première fois avec Mitsubishi au début des années 1990. Après le « mariage du siècle » de la fin du siècle dernier, Daimler a dû piteusement divorcer de Chrysler en 2007. Il a également échoué dans une deuxième tentative, de gestion en direct cette fois, avec Mitsubishi ainsi qu'avec le coréen Hyundai. Des tractations avec PSA et Fiat se sont par ailleurs soldées par un refus des constructeurs concernés.D'autres groupes se sont cassés les dents sur les alliances. Fiat et GM se sont brutalement séparés. BMW a dû se débarrasser du britannique Rover, qui a fait faillite. Au dernier salon de Genève, PSA et Mitsubishi ont reconnu qu'ils renonçaient à toute alliance financière. Ford a dû pour sa part céder Jaguar, Land Rover et Volvo, tout en se désengageant du nippon Mazda. GM a cédé ses participations dans Isuzu, Suzuki, Fuji Heavy, et vient de lâcher Saab. n
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