Obama et Sarkozy s'accordent sur les réformes financières

Préserver la croissance qui se dessine, tenir le cap de la réforme financière et lutter contre le protectionnisme : tels sont les objectifs économiques que se sont fixés Nicolas Sarkozy et Barack Obama, à l'occasion de la visite du président français à Washington. Les deux dirigeants ont rassuré sur leur connivence et énuméré leurs bonnes intentions, évitant d'évoquer publiquement les thèmes financiers sur lesquels leurs gouvernements respectifs peinent à s'accorder : régulation des hedge funds, normes comptables et prudentielles, taxation des bonus... Obama a annoncé que, d'ici à la fin mai, il espérait promulguer la plus vaste refonte réglementaire adoptée depuis les années 1930 aux Etats-Unis. De son côté, Sarkozy a assuré que sous la présidence française du G20 en 2011, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, et le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner « travailleront main dans la main pour davantage réglementer le capitalisme mondial » et lancer une réflexion « sur un nouvel ordre monétaire ».nouvelle coordination ?En 2011, « Nicolas sera très occupé », a déclaré Obama, alors que Sarkozy a affirmé que la France n'aurait pas obtenu la présidence du G8 et du 20 « sans le soutien du président des Etats-Unis ». Mais pour l'heure, l'Elysée déplore la faiblesse du dollar pendant que la Maison-Blanche dénonce celle du yuan sans jamais appuyer l'émergence d'un « nouvel ordre monétaire mondial ». Il s'agit d'une « idée lente », admet-on du côté français, amenée à mûrir l'an prochain et qui ne constituera donc pas une priorité du sommet du G20 de Toronto de juin. « Nous voulons nous assurer que quelles que soient les mesures que nous prenions, elles soient adoptées des deux côtés de l'Atlantique », a déclaré Obama en dépit des divergences entre Européens et Américains. Il faudra notamment « remplacer par une croissance équilibrée et soutenue, la vieille configuration des cycles caractérisée par la formation d'une bulle suivie par son explosion. Cela requiert une coordination efficace entre chaque nation », a ajouté Obama. Celui-ci a averti qu'à l'issue des vacances du Capitole le 12 avril, il engagera le Sénat à suivre rapidement la Chambre des représentants en adoptant sa réforme financière. Ces propos font écho à la lettre publiée mardi par les membres du groupe de pilotage du G20, cosignée donc par Obama et Sarkozy, engageant pays industrialisés et émergents à traiter, malgré la reprise, « les faiblesses qui ont débouché sur la crise ». Obama s'est par ailleurs engagé à lutter contre le protectionnisme aux côtés de Sarkozy et à relancer le cycle de Doha de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Nicolas Sarkozy a profité de sa visite pour tordre le cou aux rumeurs sur ses relations prétendument crispées avec Barack Obama. Evoquant une « discussion constante », le président français a confié que les deux dirigeants plaisantent régulièrement sur le fait qu'ils « n'aimaient pas les surprises ». Leurs efforts visant à réformer le système financier promettent donc d'être mieux coordonnées avant et pendant la présidence française du G20.
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