Wall Street n'a pas effacé le déficit des retraites

Avec une ascension de 70 %, Wall Street s'est offert un formidable rebond depuis mars 2009. Mais les fonds de pension des sociétés américaines sont loin d'en avoir profité à plein. De 79 % à fin 2008, le ratio de couverture des obligations futures de retraites des sociétés du S&P 500 est remonté à 85 % pour les fonds à prestations définies, selon les premières estimations de Michael Moran et Abby Joseph Cohen, chez Goldman Sachs. Un ratio moyen qui cache des dégradations pour certaines entreprises. En outre, il s'est probablement quelque peu érodé depuis le début de l'année si l'on en croit les experts de Mercer, qui évaluent ce taux à 83 % en février pour les sociétés du S&P 1500, après 85 % fin 2009. La lecture des rapports annuels d'un échantillon de 50 des sociétés du S&P 500 montre en effet que la sortie de l'état de sous-financement des fonds à prestations définies reste lente (de 82 % à 85 % pour l'échantillon). Et pour cause. Durant la dernière décennie marquée par deux chocs boursiers, leur allocation d'actifs a évolué principalement dans un objectif de moindre volatilité, comme l'illustre la décision de Hewlett-Packard de favoriser l'obligataire. L'exposition aux actions est ainsi passée de 64 % à 45 % tandis que l'obligataire a grimpé de 28 à 35 %. Cependant, la catégorie « autres placements » a vu son poids bondir de 5?% à 17 %. Car les sociétés affichent toujours des espoirs de rendement de leurs actifs jugés élevés (8,3 % sur le panel étudié). Surtout, c'est la faiblesse des taux d'intérêt qui a contraint la situation financière des fonds. Les entreprises actualisent leurs obligations futures de retraites au taux du marché (celui des obligations d'entreprises notées AA). De 6,36 % en 2008, le taux moyen d'actualisation a reculé à 5,93 %, constate Goldman Sachs. Ce qui a eu pour effet mécanique d'accroître la valeur actuelle des obligations futures. Les sociétés du S&P 500 qui avaient opté pour un régime à prestations définies reviennent, il est vrai, de loin. En 2008, la chute des cours de Bourse a laminé leurs ressources. De fait, après une année 2007 glorieuse durant laquelle les actifs ont surpassé les engagements futurs dans un ratio de 108 %, le taux de couverture a dégringolé jusqu'à 79 %. De quoi donner quelques sueurs froides aux entreprises, comme à leurs actionnaires. Selon les textes promulgués en août 2006, les sociétés devaient en effet viser un taux de financement de 92 % en 2008, de 94?% en 2009 et de 96 % en 2010. Devant l'ampleur du problème, le Congrès leur avait accordé, en décembre 2008, un sursis, leur laissant la possibilité d'amortir sur 7 ans le déficit sur le taux cible. Quoi qu'il en soit, les experts s'attendent à voir les entreprises confrontées à des contributions obligatoires plus importantes dès cette année. Selon les experts, elles pourraient être trois à quatre fois supérieures à celles de 2009. A moins que le Congrès soit, cette année encore, compréhensif. nla sortie de l'état de sous-financement des fonds à prestations définies reste lente.
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