Maïs et soja ne cessent d'empiéter sur le blé dans les champs américains

Souvent à la tête de plusieurs centaine d'hectares, l'agriculteur américain semble avoir les yeux rivés sur le Chicago Board Of Trade, la principale place d'échange de céréales outre-atlantique. C'est ce qui ressort des intentions de plantations recensées par l'USDA, le département de l'agriculture américain. Elles sont en effet influencées par l'évolution récente des cours, en recul général depuis le début de l'année. Ainsi que par le niveau des stocks : pour le blé, les stocks sont supérieurs de 30 % à ceux de l'année dernière. Des facteurs qui incitent les fermiers à planter efficace. La surface de maïs devrait ainsi progresser de 2,7 %, à 35,9 millions d'hectares, en 2010, aux dépens du blé. Le maïs confortera logiquement son premier rang parmi les céréales américaines : le pays a produit l'année dernière pour près de 50 milliards de dollars de maïs.Une prépondérance qui s'explique : « le maïs est aujourd'hui la céréale la plus rentable pour un fermier américain » assure Emmanuel Jayet, analyste à la Société Généralecute; Générale. La céréale nécessite beaucoup d'engrais, mais pousse facilement, et ses rendements progressent : en dix ans, ils ont bondi de 23 %. Plus des trois quarts du maïs américain récolté l'année dernière était issu de plants génétiquement modifiés. Et « aux Etats-Unis, il y a aussi un effet éthanol » assure Emmanuel Jayet. Le pays impose d'incorporer une part de plus en plus importante d'éthanol dans l'essence, ce qui soutient de fait la production de maïs.stocks importantsLe facteur fret motive aussi les agriculteurs à se porter vers cette céréale plutôt que sur le blé. Le maïs américain est en effet compétitif à l'export, face aux concurrents argentins et brésiliens qui souffrent de frais de transport encore plus lourds. En revanche, le blé américain est pénalisé face aux récoltes françaises ou russes, plus proches des principaux pays importateurs comme l'Afrique du Nord.L'autre grand gagnant des intentions de semis, le soja, vient aussi empiéter sur les champs de blé, avec 31,60 millions d'hectares. Plus que les intentions de semis, l'état des stocks du premier pays céréalier au monde a déprimé les cours. Soja, maïs et blé ont plongé hier dans un bel ensemble, alors que l'USDA faisait aussi part de stocks plus importants que prévus. Des réserves que le pays aura d'autant plus de mal à écouler que les perspectives sur le dollar sont haussières, ce qui ne facilitera pas les exportations cette année. Aline Robert
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