Très chères fusions et acquisitions

Les fusions et acquisitions, prochain catalyseur de la hausse des marchés ? C'est ce qu'espéraient les investisseurs, voici quelques mois. Un espoir pour le moment déçu, les OPA (offres publiques d'achat) n'étant pas légion. Il faut dire que les cibles potentielles se font très cher. Pourquoi ? Parce que les sociétés ne se lancent plus dans la croissance externe pour les mêmes raisons qu'autrefois, selon la société de gestion Delubac Asset Management. Il y a quelques années encore, les entreprises procédaient à des acquisitions pour étoffer leurs réseaux de distribution, leur implantation géographique, leur gamme de produits. Des buts somme toute très classiques et qui ne nécessitaient pas forcément de mettre la main sur une perle. montée du low-costMais la donne a changé. La montée en régime du low-cost, dans l'aérien et la distribution par exemple, met à rude épreuve la rentabilité des acteurs traditionnels. Une concurrence exacerbée par le développement de sites Internet spécialisés dans la comparaison des offres des sociétés. Le rapport de force entre entreprise et consommateur tourne à l'avantage de ce dernier, et la crise économique actuelle accentue cette tendance. Conséquence, « le rôle aujourd'hui imparti aux OPA consiste à permettre aux entreprises de mettre la main sur les rares groupes encore capables de résister à l'érosion des prix, dans un environnement économique durablement déflationniste », affirme Delubac. Le problème, d'après la société de gestion, c'est « que les marchés commencent à prendre la pleine mesure de ce nouveau paradigme, et donc, à valoriser les entreprises en fonction de leur «?pricing power?». Si bien que les meilleures cibles deviennent très chères. » Ce n'est pas un hasard si, avant même d'être l'objet d'une OPA de la part de l'américain Kraft en 2009, le fabricant britannique de confiseries Cadbury affichait une valeur d'entreprise équivalant à 11,8 fois son excédent brut d'exploitation (EBE), soit un multiple supérieur de 3,3 points à celui du secteur agroalimentaire. Le pricing power de Cadbury, lié à la force de ses marques, a permis au groupe de faire croître son EBE de 13,8 % par an au cours des deux dernières années, contre une progression de 5 % en moyenne pour ses concurrents. Pour la même raison, ce n'est pas un hasard non plus si, début 2010, le brasseur Heineken a payé le mexicain Femsa deux fois son chiffre d'affaires, un multiple bien supérieur à la valorisation moyenne du secteur. C'est dire si l'écart va encore se creuser entre les entreprises assises sur un tas d'or, et donc en mesure de s'offrir ces pépites, et les plus fragiles ? comme les constructeurs automobiles, les banques, les groupes de médias - qui auraient pourtant besoin d'une belle acquisition pour repartir de l'avant. nL'écart va encore se creuser entre les entreprises assises sur un tas d'or, donc en mesure de s'offrir des pépites, et les plus fragiles.
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