Construction de logements neufs : la dégringolade se poursuit

La construction immobilière s\'effondre en France. Les mises en chantier de logements neufs ont plongé de 14% entre avril à juin, par rapport à la même période en 2011, selon des chiffres publiés ce mardi par le ministère de l\'Egalité des Territoires et du Logement. En tout, 69.937 logements neufs ont été mis en chantier entre avril et juin, contre 72.020 pour la période allant de mars à mai et 76.215 entre février à avril.Recul des permis de construireEn outre, en données brutes, 118.300 permis ont été délivrés au cours du deuxième trimestre, soit 3,9% de moins qu\'à la même période l\'an dernier. Le ministère pointe le \"net repli du secteur du logement individuel (-17,3%)\" pour expliquer cette tendance.Un décrochage en 2012Et si, sur douze mois, mises en chantier et permis de construire ont progressé respectivement de 2,7% et 10,1%, cette hausse apparente masque le décrochage observé au cours des derniers trimestres. Ainsi, au cours du deuxième trimestre de 2012, 79.800 logements ont été mis en chantier sur l\'ensemble du territoire français,soit une baisse de 11,8 % par rapport à la même période de 2011. Ce repli affecte tous les secteurs avec un recul de 9,9 % dans le collectif, -11,5 % dans l\'individuel et - 27,2 % dans le logement en résidence.\"L\'expression d\'une panne\"Le recul atteindrait même 25% au premier semestre 2012 par rapport au second semestre 2011, d\'après les calculs de Michel Mouillart, professeur d\'économie à l\'université Paris-Ouest et, interrogé par l\'AFP. Ce spécialiste du secteur explique qu\'\"il faut remonter à 1998 pour retrouver un niveau aussi bas, c\'est véritablement l\'expression d\'une panne\". Et, selon lui, celle-ci \"risque de durer\". L\'économiste anticipe désormais pour cette année 320.000 nouvelles mises en chantier de logements neufs, contre 378.600 en 2011, et un recul supplémentaire en 2013.La fin du Scellier attenduePour expliquer cette chute évaluée à 60.000 unités \"perdues\" entre 2011 et 2012, Michel Mouillart avance deux raisons. D\'une part, la construction locative privée ferait perdre 20.000 mises en chantier, en raison \"du rabotage et de la disparition programmée du dispositif Scellier\". Le dispositif Scellier, un rabais fiscal accordé aux investisseurs achetant des logements neufs afin de les louer, avait été mis en place pour juguler l\'effondrement des ventes des promoteurs lors de la crise de 2008. Il doit être supprimé avant la fin de l\'année, selon les annonces de la ministre du Logement , Cécile Duflot. Cette modification avait inquiété les promoteurs dès 2011, qui craignaient un effondrement de la construction. Modifications du prêt à taux zéroD\'autre part, 40.000 mises en chantier perdues seraient imputables à une accession à la propriété en berne. L\'économiste met en avant les \"difficultés économiques pesant sur les ménages\" ainsi que la \"dénaturation\" du prêt à taux zéro. Celui-ci été supprimé dans l\'ancien.
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