Les agents immobiliers doivent retourner sur le terrain !

Le marché immobilier Français traverse une zone de turbulence. Parfaitement corrélé au PIB, le secteur de l\'immobilier est directement touché par la crise économique. Le nombre de transactions en est d\'ailleurs un indicateur édifiant : 650 000 en 2012 contre 805 000 en 2011 (source FNAIM). Cette contraction du marché a aussi impacté le réseau d\'agence : 3000 agences fermées (soit 10% du réseau national) et 10 000 emplois salariés supprimés (soit plus de 10% des effectifs totaux). Deux principaux facteurs sont à l\'origine de ce phénomène : le décryptage de la situation du marché immobilier en France et les perspectives pour déverrouiller un secteur en crise.Impossible de traiter efficacement l\'offre et la demandeDeux phénomènes se sont construits progressivement et affectent significativement le volume de transactions « En plus de la baisse du nombre de crédit accordés par les banques (-11,6% par rapport à l\'année précédente), et un extrême attentisme des acquéreurs (4 à 6 mois pour la finalisation d\'une transaction immobilière et 6 mois et un an pour un tiers d\'entre elles), le marché de l\'immobilier ne manque ni de vendeurs ni d\'acquéreurs ».  Il existe deux freins majeurs : la censure par le nombre et le manque d\'adaptation et de professionnalisme des acteurs du marché. En effet nous sommes soumis à une telle masse de produits disponibles et à un tel nombre d\'intervenants et d\'intermédiaires que la perte d\'information est considérable. Traiter avec efficacité l\'ensemble de l\'offre et de la demande me paraît impossible dans l\'état actuel.On assiste également à une inertie du côté des propriétaires qui n\'ont pas intégré la baisse des prix dans leur offre. Ils proposent donc des biens estimés à une valeur bien supérieure à la valeur de marché alors que les acquéreurs eux souhaitent à tout prix profiter de la crise pour faire une affaire. Le marché se retrouve ainsi verrouillé, aucune des parties ne souhaitant céder en premier. Les agences immobilières, déjà bien bousculées par l\'arrivée de nombreux acteurs sur un marché très atomisé, souhaitent capturer les biens disponibles. Revoir à la baisse le prix proposé par un propriétaire peut conduire à la perte du mandat. Obtenir un mandat de vente, même fantaisiste, est devenu une priorité.L\'agence immobilière doit évoluerNéanmoins, ces deux parties s\'accordent sur un point : le manque de professionnalisme des acteurs du marché. L\'illustration parfaite en est le boom du marché online : lassé du système, moins d\'un quart des propriétaires poussent la porte d\'une agence immobilière! C\'est un véritable appel à la refonte du système de la profession ! L\'agence immobilière doit évoluer et s\'adapter aux conditions actuelles du marché : fini les années fastes où un produit déposé sur internet le matin déclenchait 10 visites dans la journée et cinq offres de prix sans le moindre effort. Aller sur le terrain, avoir une démarche proactive, comprendre les attentes des clients sont autant de démarches actives simples qui doivent redevenir une priorité pour le professionnel. Cette refonte du système passe aussi par la mutation du réseau de commercialisation des biens. Comme tous les secteurs, l\'immobilier est complètement bousculé par le online qui offre à l\'agent immobilier, mais aussi et surtout aux acquéreurs et propriétaires, les moyens d\'aller à l\'essentiel dans leur recherche.Limiter la profession d\'agent immobilier aux détenteurs d\'un diplômeAinsi, les professionnels de l\'immobilier ont l\'opportunité d\'apporter un véritable service de qualité en rapport avec les nouveaux modes de consommation sur ce marché. Ils doivent démontrer leur valeur ajoutée face au concurrent Internet qui propose de faire le même travail pour quelques euros. Cette volonté se concrétise aujourd\'hui par l\'action de Cécile Duflot, ministre de l\'égalité des territoires et du logement, qui souhaite davantage de sérieux de la part des acteurs du secteur. La proposition de professionnalisation du métier d\'agent immobilier est à mettre en pratique de toute urgence. La profession d\'agent immobilier consiste de plus en plus à la simple ouverture d\'une porte alors qu\'elle nécessite des connaissances juridiques, commerciales, architecturales. Limiter la profession aux détenteurs d\'un diplôme lui rendrait sa crédibilité.Néanmoins si cette proposition est intéressante, le fait de vouloir à tout prix règlementer les honoraires me semble une idée peu inspirée, car c\'est en effet le dernier levier disponible à la réalisation d\'une transaction en cours de négociation. Si la crise que nous traversons représente un véritable coup d\'arrêt pour le marché immobilier, elle a au moins le mérite d\'épurer de façon mécanique l\'ensemble des acteurs qui n\'y avaient pas réellement leur place. C\'est aux professionnels de s\'adapter et d\'évoluer avec le marché au risque de ne pas pouvoir traverser la tempête. >> Lire aussi : Cécile Duflot \"Livré à lui-même, le marché immobilier a autorisé tous les excès\">> Pour aller plus loin, retrouvez notre interview de François Davy (Foncia) à la Tribune des Décideurs 
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