Grands patrons européens  : des salaires très disparates

Crise économique oblige, la rémunération des patrons, tout comme celle des traders, est au centre de nombreuses polémiques depuis plusieurs mois. C'est bien la raison pour laquelle les politiques s'échinent, en cette rentrée, à essayer de mettre un peu d'ordre face à certaines habitudes que l'on pourrait prendre pour des excès vu l'ampleur des dégâts provoqués au sein des grandes banques mondiales. La semaine dernière, le président Sarkozy a d'ailleurs placé son retour à la vie publique sous le signe d'une meilleure orthodoxie en matière de rémunération des traders. Les patrons des grands groupes cotés sont également surveillés de près. Surtout ceux qui ont profité de la manne étatique. Mais, globalement, en matière de rémunération fixe en numéraire, la tendance est bien à la baisse. Le repli de 10 % en 2008 du salaire moyen des grands patrons européens ? tous secteurs confondus ? tel que recensé par le cabinet AlphaValue, qui vient de réaliser une étude sur le sujet, en témoigne. Avec, certes, des disparités qui ont de quoi faire réfléchir. Car, si les présidents des grandes entreprises italiennes ont vu leur rémunération fixe fondre de 28 % l'an passé, celles des numéros un danois ont connu une progression de 24 %. Par secteur, les banquiers sont logiquement les grands perdants avec un repli moyen de 41 % de leurs salaires. Le recul atteint 31 % dans la pharmacie. moralisation salarialeÀ l'inverse, crise ou pas, les patrons de la distribution de l'informatique ont vu leur rémunération croître de respectivement 30 % et 45 %.Preuve que la mondialisation ne fonctionne pas sur tous les fronts ; que la crise déjà visible lors du précédent millésime n'a pas eu la même incidence sur les modes de gouvernance. Et que, en la matière, l'Europe reste à faire.La rémunération des leaders des entreprises cotées est pourtant dorénavant scrutée de très près par l'ensemble des actionnaires des groupes concernés.Ce sujet a effectivement fait partie des principales préoccupations des porteurs d'actions lors des dernières assemblées générales. Compte tenu des chutes vertigineuses des cours de Bourse et des piètres performances financières des sociétés, ils ne comprennent pas pourquoi les instances dirigeantes ne subiraient pas les mêmes effets négatifs. D'où leur souhait de voir émerger une certaine forme de moralisation salariale.
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