Nexans prêt à se lancer dans des acquisitions

Fortement touché par la crise en 2009, Nexans reste néanmoins à l'affût d'opportunités de croissance. « Nous souhaitons d'ici à cinq ans faire passer de 35 % à environ 45 %   la part de notre chiffre d'affaires réalisée dans les pays émergents », déclare à « La Tribune » le PDG du groupe Frédéric Vincent. Le leader mondial de l'industrie du câble cherche à tirer parti de la boulimie de l'Asie, du Moyen-Orient ou encore de la Russie pour les infrastructures, en particulier les équipements électriques, comme les liaisons à haute et moyenne tension, très consommatrices de câble. « Comme beaucoup d'entreprises, la crise nous a incités à travailler notre bilan et nous sommes désormais en mesure de dégager de nouvelles capacités de financement », explique Frédéric Vincent. Le groupe, qui a réduit sa dette nette à 280 millions, dispose de 1,8 milliard de fonds propres. Il se dit prêt à mobiliser jusqu'à 800 millions d'euros pour une opération. « Cela reste dans nos possibilités », assure-t-il. L'ex-division câbles d'Alcatel a multiplié les opérations de croissance externe depuis sa création en 2000, à la fois par des acquisitions et des prises de participations. En 2006, Nexans a acheté 310 millions d'euros l'australien Olex, spécialiste de câbles d'énergie. En 2008, il a repris pour 560 millions d'euros les activités câbles de Madeco, leader du secteur en Amérique Latine. Au passage, le puissant groupe chilien a pris 9,2 % du capital de l'entreprise française.Question de prixSeul problème, actuellement les cibles potentielles dans les pays émergents sont trop chères, estime Frédéric Vincent. Dans les pays industrialisés, où des opportunités existent sur quelques marchés de niche porteurs « personne n'est vendeur, où alors à des prix d'avant crise ». Nexans reste cependant vigilant. « Le secteur du câble a besoin de concentration. Il reste trop fragmenté », affirme Frédéric Vincent. « Nous avons un réseau local qui nous permet d'assurer une veille précise sur nos marchés », ajoute-t-il.À l'inverse, Nexans doit également se méfier d'un éventuel prédateur. Avec un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros, le groupe français ne pèse que 7 % du marché mondial. Deux de ses trois principaux concurrents occidentaux, l'italien Prysmian et le néerlandais Draka, ont failli fusionner mi-2009. La tentative a avorté, faute d'accord sur la valorisation. Et en 2008, c'est un groupe coréen qui était parti à l'assaut de Prysmian en s'emparant de 10 % de son capital, avant de renoncer. Ce n'est pas la présence du Fonds souverain d'investissement (FSI), qui détient 5 % du capital de Nexans depuis juillet 2009, qui empêcherait une OPA hostile. « On ne peut exclure un jour une consolidation des acteurs occidentaux », reconnaît d'ailleurs Frédéric Vincent, qui se dit prêt à y participer.
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