Avec l'Observatoire du fabriqué en France, Estrosi veut relancer l'industrie

Réflexe protectionniste ? « C'est juste de la transparence », s'est défendu mardi le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, lors du lancement de l' « Observatoire du fabriqué en France ». « C'est un outil inédit qui permet de faire un point précis sur l'état de santé de notre industrie et en particulier des onze filières stratégiques définies par les Etats généraux de l'industrie », explique le ministre. Pour mémoire, le secteur manufacturier ne représentait plus en 2008 que 16 % du PIB contre 22,4 % en moyenne pour les pays de la zone euro et de l'ordre de 30 % pour l'Allemagne. Grâce à cet observatoire qui sera actualisé chaque année, le gouvernement espère évaluer les effets de sa politique industrielle et confirmer le bien fondé de sa politique de filières, dont l'efficacité est remise en cause par certains économistes, l'objectif étant de faire bondir de 25 % la production industrielle de la France d'ici à 2015.Trois indicateurs ont été définis. Ils ont tous les trois reculé entre 1999 et 2009. Le premier pointe la part des composants français d'un produit. Le deuxième indique si un secteur est exportateur ou importateur. Le troisème évalue la part des produits fabriqués en France qui sont achetés dans l'Hexagone.un labelPour relever ce dernier, Christian Estrosi a repris l'une des propositions du rapport Jégo de créer un label Marque France. « Une mission administrative travaille actuellement à l'élaboration de textes législatifs et réglementaires sur la transparence et la tracabilité. » L'idée étant d'aboutir « à la rédaction d'un mémorandum exposant la position de la France auprès de la Commission européenne et de ses services en faveur d'une révision de la législation européenne sur le marquage d'origine », a expliqué le ministre. Reste à savoir si l'apparition dune cocarde bleu blanc rouge ou de tout autre témoin indiquant le contenu « français » des produits suffiront à réveiller le réflexe patriotique des consommateurs. Ce qui, le cas échéant, pourrait inciter les entreprises à relocaliser tout ou partie de leur production. Christian Estrosi y croit. Selon une étude commandée par son ministère, près de 95 % des Français jugent importants ce type d'indications. Fabien Piliu
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