En Inde, la croissance s'envole, les prix aussi

Comme la Chine, l'Inde voit son économie s'emballer et doit s'efforcer de calmer la surchauffe. Selon les chiffres officiels publiés mardi, la croissance du PIB au deuxième trimestre s'est affichée sur un an à 8,8 %, après s'être inscrite à 8,6 % au premier trimestre. C'est le taux trimestriel le plus élevé depuis plus de deux ans. Mais cette bonne santé économique se double d'une hausse de l'inflation. En juin, elle atteint sur un an 13,7 %. « Nous pouvons être fiers de notre croissance économique, mais la maîtrise de l'inflation reste notre première priorit頻, a déclaré Sonia Gandhi, présidente du Parti du congrès, la formation dirigeant le pays. Les salaires devraient en effet augmenter en moyenne de 10,6 % cette année, après 6,6 % en 2009, tandis que des constructeurs automobiles installés dans le pays, comme Hyundai et Volkswagen, font état de liste d'attente pour la livraison de leurs véhicules.Soutien politique fortSelon les données officielles, l'activité du secteur des services (banques, hôtels, télécommunications...), qui représente 55 % du PIB, a grimpé de 9,7 % au deuxième trimestre, de 12,4 % dans le secteur manufacturier et de 2,8 % dans l'agriculture. Le pays, qui dispose de riches ressources minérales, a vu durant cette période la production minière bondir de 8,9 %. « L'Inde fait partie des rares pays au monde qui ont continué à progresser malgré la récession mondiale, et ce grâce à un fort soutien politique et à une économie nationale éclatante. Elle est moins dépendante des exportations que certains marchés émergents et, d'une certaine manière, cela la protège du ralentissement des économies développées », commente Adrian Lim, gérant senior chez Aberdeen Asset Management Asia. Cette embellie devrait se poursuivre. Grâce à une bonne mousson, les récoltes devraient avoir des rendements élevés et fournir de meilleurs revenus au monde paysan, synonyme de hausse de la consommation intérieure. Ainsi, le troisième producteur de motocyclettes indien, TVS Motor, compte investir cette année 2 milliards de roupies (33,5 millions d'euros) pour développer ses capacités de production. Même si l'exode rural s'accélère (voir ci-dessous), près des trois cinquièmes des 1,2 milliard d'Indiens vivent encore à la campagne.Pour éviter un emballement des prix, la banque centrale d'Inde, qui réunit son conseil le 16 septembre, pourrait durcir sa politique monétaire. « Elle va devoir choisir entre le risque inflationniste et le risque sur la croissance qui grandit avec le ralentissement de l'économie mondiale attendu au deuxième semestre », estime Edgardo Torija-Zane, économiste chez Natixis.
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