La place brésilienne résiste à la chute de Petrobras

A l'approche des élections présidentielles d'octobre, les investisseurs présents sur le marché brésilien vont devoir gérer un autre événement d'ordre également politique. À savoir l'augmentation de capital géante du groupe pétrolier Petrobras. Le gouvernement et les dirigeants de la société doivent d'ailleurs se réunir ce mercredi afin de convenir du prix auquel le gouvernement compte échanger ses barils de pétrole contre des titres Petrobras. Selon le journal « Folha de Sao Paulo », le président Lula aurait d'ores et déjà émis le souhait de réaliser cet échange autour de 10 dollars le baril. « Un tel tarif constituerait une mauvaise nouvelle pour les actionnaires de Petrobras, estime Mirela Rappaport, gérante chez Investport. Les investisseurs militent davantage pour un prix qui se rapproche de 6 ou 7 dollars. » La preuve, à cette seule perspective, l'action Petrobras a encore accentué son déclin lundi, de plus de 2 %, portant ainsi à 31 % sa chute depuis le début de l'année. Ce plongeon a d'ores et déjà une conséquence : Petrobras doit désormais compter sur une capitalisation amoindrie, qui lui vaut aujourd'hui de peser en Bourse à peu près l'équivalent de ce que pèse le groupe Vale. Le numéro un mondial du minerai de fer a, quant à lui, profité de l'envolée du prix des matières premières comme en témoigne la multiplication par quatre de son résultat net au quatrième trimestre. Reste que si Petrobras et Vale représentent environ 25 % et 18 % de la capitalisation pauliste, la situation évolue. « C'est beaucoup, confirme Alex Gorra, directeur de BNY Mellon en Amérique latine, même si au fil du temps ces deux valeurs ont perdu de leur influence sur la cote brésilienne. » La relative résistance de l'indice Bovespa - en repli de 4,95 % depuis le mois de janvier - par rapport à la chute enregistrée par la première capitalisation en est, selon lui, la preuve. « La cote s'est diversifiée au profit de groupes davantage tournés vers le marché domestique », ajoute-t-il. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les sociétés telles que le grand distributeur de vêtements Lojas Renner, ou le vendeur de tabac Souza Cruz ou encore le groupe de cosmétiques Natura arrivent en tête - avec des gains respectifs de 41,39 et 17 % - des meilleures performances cette année. « Des multinationales brésiliennes émergent, rappelle Javier Santiso, professeur à l'ESADE Business School, « Dans certains secteurs, les capitalisations brésiliennes s'alignent voir dépassent celles de leurs pairs en Europe. » C'est le cas dans le secteur bancaire où un groupe comme ItauUnibanco rivalise avec l'espagnol Santander. Où la banque Bradesco pèse désormais plus lourd que l'ibérique BBVA. Cette nouvelle donne favorise d'ores et déjà de vastes ambitions à l'international. Bradesco a encore indiqué mardi vouloir se développer en Europe mais aussi en Asie. La banque va ouvrir une unité à Hong Kong en novembre. Marjorie BertouilleLe gouvernement et les dirigeants de la société doivent se réunir afin de convenir du prix d'Échange des barils de pétrole contre des titres.
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