40 % des chômeurs dans le monde sont sans travail depuis plus d'un an

Depuis le début de la crise, 22,7 millions d'emplois ont été détruits dans le monde. Premiers touchés, les pays industrialisés ont perdu 14,3 millions d'emplois, indique un rapport de l'Institut de recherche du Bureau international du travail (BIT), intitulé « Rapport 2010 sur le travail dans le monde - d'une crise à l'autre ». Après plus de deux ans de crise, le rapport indique que l'économie mondiale a renoué avec la croissance. Et que certains pays montrent des signes encourageants de reprise de l'emploi, essentiellement les économies émergentes d'Asie et d'Amérique latine. Pour autant, il constate également que « de nouveaux nuages s'amoncellent à l'horizon de l'emploi » et que « les prévisions se sont considérablement détériorées dans de nombreux pays ». Notamment dans les pays de l'Est très touchés par la crise et où « les systèmes de protection sociale sont encore embryonnaires », analyse Raymond Torrès, directeur de l'Institut international d'études sociales du BIT, et principal auteur du rapport.« risque de démoralisation »L'étude va même plus loin et précise que si les mesures appliquées restent en l'état, le rétablissement de la situation de l'emploi à son niveau d'avant crise sera reporté jusqu'à 2015 pour les économies avancées, au lieu de 2013 comme cela était envisagé il y a un an. Pour Raymond Torrès, « il est possible de récupérer 3/4 des emplois perdus à condition de prendre de bonnes mesures. Sinon, on n'arrivera pas à résorber le chômage conjoncturel et on augmentera le chômage structurel ». Le BIT regrette en effet que les mesures de relance mises en place dans un certain nombre de pays n'aient pas été suffisantes et aient laissé la place à des plans d'austérité qui ne font pas la part belle à l'emploi. Il rappelle que « dans les 35 pays où les statistiques sont disponibles, près de 40 % des demandeurs d'emploi sont sans travail depuis plus d'un an et courent donc un risque important de démoralisation », freinant leur retour sur le marché du travail.Estimant que les raisons profondes de la crise n'ont pas été correctement traitées, le BIT estime que « la coexistence d'une croissance tirée par l'endettement privé dans certains pays développés et d'une croissance fondée sur les exportations dans les économies émergentes s'est révélée être le talon d'Achille de l'économie mondiale ». Conséquence : la reprise restera « fragile aussi longtemps que les revenus du travail continueront d'augmenter moins vite que les gains de productivité et tant que le système financier connaîtra des dysfonctionnements », analyse le BIT. Cela dégradera davantage le climat social dans de nombreux pays.
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