Lex Google : François Hollande menace Google d'une loi

Une main de fer dans un gant de velours. Telle a visiblement été l’impression qu’a voulue donner François Hollande à l’issue de son rendez-vous avec Eric Schmidt, le président exécutif de Google. Sujet le plus attendu, même s’il est loin d’avoir été au coeur de la rencontre, la Lex Google, qui consisterait pour le moteur de recherche à rémunérer les éditeurs de presse qu’il indexe. Le président de la République a souhaité voir Google entamer des négociations avec les éditeurs et trouver une solution d’ici la fin de l’année. Sans quoi une «loi» pourrait intervenir, comme en Allemagne.Une position qui rejoint celle défendue par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti qui a eu droit plus tôt dans l’après-midi à une entrevue en tête-à-tête avec le dirigeant de Google. Egalement présente au rendez-vous avec François Hollande la ministre déléguée au numérique Fleur Pellerin, qui s’était prononcée en faveur d’une solution négociée la semaine dernière dans une confidence faite à la presse américaine. En déflorant à cette occasion l’agenda d’Eric Schmidt à Paris, et par voie de conséquence la rencontre avec Hollande, la ministre avait d\'ailleurs suscité l’ire à la fois de l’Elysée et des dirigeants de Google.La difficile équation d’une solution négociéeUne solution négociée avec les éditeurs peut-elle aboutir? En dépit des apparences, tous les éditeurs de presse ne sont pas sur la même ligne. Si l’IPG, qui réunit la presse d’information politique et générale (quotidiens et magazines), défend la Lex Google, par la voix de sa présidente Nathalie Collin (patronne du Nouvel Observateur), le Syndicat de la presse indépendante d’informations en ligne (Mediapart, Atlantico, Slate, Rue89, Arrêt sur image...) s’est prononcé contre. La raison: un tel dispositif renforcerait la dépendance vis-à-vis de Google, et placerait la presse «sous sa tutelle quasi-exclusive». François Hollande évoque la fiscalitéD’autres thématiques ont été abordées, à commencer par la fiscalité du numérique, qui doit être «adaptée afin de mieux appréhender le partage de la valeur ajoutée et le financement de la création de contenus», indique le communiqué de l’Elysée. Pour le moment, Google qui génère environ 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France emploie seulement 500 personnes et n’a payé que 5 millions d’euros d’impôts sur les sociétés en 2011.Les propositions d’Eric SchmidtEn échange, Eric Schmidt s’est engagé à «renforcer la présence de Google en France, «à travers notamment un appui au développement numérique des PME et l’installation de l’institut culturel à Paris».
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