Le constructeur auto coréen Kia nomme président son designer allemand, ex-Audi

Belle promotion chez le constructeur auto Kia! Peter Schreyer, un allemand de 59 ans, transfuge d\'Audi, et patron du design de Kia depuis 2006, devient le premier président non coréen de la marque du Pays du matin calme. Cette promotion est un signe clair d\'une volonté du cinquième groupe auto mondial, le coréen Hyundai-Kia, de mieux rivaliser avec les constructeurs allemands. Tout en conservant la haute main sur le design, l\'ancien créateur de la fameuse Audi TT sera donc l\'un des trois présidents de Kia. \"Nous n\'aurions pas dû le laisser partir\", avait d\'ailleurs affirmé Ferdinand Piëch, le patron emblématique (non opérationnel) du groupe Volkswagen, maison-mère d\'Audi, lors d\'une interview au magazine spécialisé Automotive News en novembre dernier. Quel aveu! Inspiré par le succès de Peter Schreyer, la marque soeur de Kia, Hyundai Motor, a d\'ailleurs recruté cette année un ancien designer de BMW, Christopher Chapman, pour diriger son bureau de style américain.Boom en EuropeAlors qu\'elles ont été longtemps des modèles plutôt banals et bas de gamme, les Kia offrent aujourd\'hui un design valorisant et qui se remarque, du moins à l\'extérieur, les intérieurs étant généralement moins réussis. Les formes nettes, ramassées et équilibrées, du 4x4 compact compact Sportage, produit en Slovaquie, sont ainsi pour une bonne part à l\'origine du succès de ce véhicule en Europe. La marque a accru de 10,3% ses ventes mondiales sur onze mois à 2,5 millions d\'unités, avec une forte croissance en Europe (+20% à 528.600).7,1 millions de véhicules pour le groupe«Tous nos sites tournent à plus de 100% des capacités. Le groupe Hyundai-Kia va produire 7,1 millions de véhicules cette année (contre 6,6 millions en 2011), pour un potentiel industriel installé de... 7 millions (en deux équipes)», affirmait dernièrement Seung-Tack Kim, vice-président de Hyundai Motor en charge de l\'international, dans le cadre d\'une visite en Corée du «Jury (européen) de la voiture de l\'année» - dont nous faisons partie. «Cette saturation des capacités de production explique que nous affichions la deuxième meilleure marge opérationnelle de tous les constructeurs automobiles, derrière BMW (et en excluant Porsche, Ndlr)», s\'enorgueillissait le dirigeant. Cette année, le consortium coréen aura démarré encore deux nouvelles usines: son troisième site en Chine (d\'une capacité de 300.000 unités) et, en septembre dernier, son premier au Brésil (potentiel de 150.000). Il a également accru ses installations aux Etats-Unis et en Turquie.Bénéfice en hausseAvec son énorme trésor de guerre (bénéfice net au troisième trimestre en hausse de 13% à 1,5 milliard d\'euros pour la marque Hyundai et en progression de 28% à 580 millions pour Kia), le groupe n\'a pas seulement multiplié les usines, mais aussi les modèles, avec six à huit nouveaux produits par an, tout en réduisant le nombre de plates-formes à six - contre dix plates-formes dans un passé récent, selon les données du constructeur. Avec de grosses économies d\'échelle à la clé, puisque « nous produisons plus 2 millions de voitures annuellement sur la plate-forme des compactes, 500 à 600.000 sur celle des petits modèles», nous expliquait début décembre en Corée Woong-Chul Yang, vice-président en charge de la recherche et du développement de Hyundai.
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