Citigroup veut quitter le private equity, d'autres banques pourraient suivre

Les heures de Citigroup sur le marché du capital-investissement sont comptées. D'après l'agence Bloomberg, la banque américaine, détenue à 27 % par l'État américain, s'apprête à se séparer de sa filiale de private equity, qui gère environ 10 milliards de dollars (7,19 milliards d'euros). L'entité pourrait être reprise par sa propre équipe de management, qui envisagerait de s'associer avec de nouveaux investisseurs. Toute l'activité ne serait néanmoins pas cédée par la maison mère, qui aurait notamment décidé de conserver Citi Venture Capital International, laquelle investit dans les pays émergents en Amérique latine, en Asie et en Europe centrale. La réflexion sur la cession aurait été engagée au cours de l'année 2009. Bien avant, donc, le discours du président Barack Obama, le 21 janvier, qui invitait les banques à quitter le marché du capital-investissement. En fait, la décision de Citi répondrait à la pression exercée par les autorités de régulation sur la banque afin qu'elle réduise la taille de son bilan. Interrogé par « La Tribune », Citigroup n'a pas souhaité faire de commentaire.Toujours est-il que son choix pourrait être imité par les autres grands établissements financiers américains, contraints, cette fois-ci, par la volonté de Washington de redessiner l'industrie bancaire nationale. La banque la plus exposée est sans conteste Goldman Sachs. Cette dernière gère près de 90 milliards de dollars dans l'investissement (LBO, infrastructure, « mezzanine »...). JP Morgan, Morgan Stanley et Credit Suisse, à travers son activité aux États-Unis, sont également très présentes sur le marché.dommages collatérauxAu total, le secteur bancaire américain est à la tête d'une cinquantaine de milliards de dollars prêts à être investis, d'après le cabinet d'études Preqin. Depuis 2006, quelque 80 milliards ont été levés à travers 60 véhicules. La disparition d'une telle manne de capitaux serait dommageable pour l'industrie américaine, mais aussi mondiale. Car les institutions financières outre-Atlantique ont également investi en masse dans des véhicules européens et asiatiques, via leur activité de fonds de fonds de private equity (environ 100 milliards de dollars gérés).En 2008, la crise avait déjà rayé de la carte deux acteurs majeurs aux États-Unis, avec les faillites de Bear Stearns et de Lehman Brothers.
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