« Rien à déclarer » sur le front comique

Une bonne vieille comédie populaire. Très vieille, même. Ce qui n'empêche pas « Rien à déclarer », le dernier film de Dany Boon, de faire rire. Comme on rit face aux comédies de papy.Cette fois encore, le Chti le plus sympathique de France a planté sa caméra et son intrigue dans le nord du pays. Plus exactement à Courquain, à la frontière même de l'Hexagone et du Plat Pays. Nous sommes à quelques jours du 1er janvier 1993, date à la laquelle la ligne de démarcation entre les deux contrées s'apprête à disparaître. Pour les douaniers en place, cela implique la création d'une brigade mixte. Une hérésie aux yeux de Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde). Car les Français sont sa bête noire. Les responsables de tous ses maux. Il va néanmoins devoir faire équipe avec Mathias Ducatel (Dany Boon). À eux de démanteler un trafic de drogue frontalier. Il y a quelque chose de totalement anachronique dans ce film de Dany Boon. De par l'histoire tout d'abord. On ne comprend pas très bien l'intérêt de se focaliser sur l'abolition de cette frontière qui n'a pas vraiment posé problème, au moment même où la Belgique est sur le point d'imploser, secouée par une haine tenace entre Wallons et Flamands.« Rien à déclarer » rappelle aussi par bien des aspects les comédies des années 1960-1970. Au pire, façon « Les Charlots ». Au mieux, le duo « Bourvil-de Funès ». Boon et Poelvoorde offrent l'exacte réplique de ces deux-là. Le premier excelle dans le rôle du gentil, lunaire et limité. Le second, tout en grimaces, mimiques et éructations, s'en donne à coeur joie pour interpréter les méchants petits chefs de mauvaise foi, façon « le Gendarme à Saint-Tropez ».Cela n'empêche pas le rire. Boon abuse du comique de situation et pour ceux qui aiment, ça fonctionne. Mais on ne trouvera rien de plus derrière tout ça. Contrairement aux films de Gérard Oury, tel « Rabbi Jacob », par exemple. Une comédie diablement de son époque mais néanmoins intemporelle qui sortait au moment de la guerre des Six-Jours.Y. Y.
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