Outre-Rhin, les prix ont grimpé mais la croissance a résisté

La hausse du taux normal de TVA de 16 à 19 % au 1er janvier 2007, décidée par la grande coalition entre SPD et CDU, s'est heurtée à l'époque à une forte résistance. Tandis que la fédération du commerce de détail prévoyait un « cataclysme », le président de la Bundesbank, Axel Weber, craignait ouvertement une flambée inflationniste. Qu'en a-t-il été ? « Une enquête réalisée par Destatis, l'office fédéral des statistiques, a montré que la hausse des prix provoquée par ce relèvement de la TVA a été, comme prévu, de 1,4 % », constate Thilo Schaefer, expert à l'institut IW de Cologne. C'est donc bien le consommateur allemand qui a financé intégralement cette hausse. « Au bout d'un an, la hausse de la TVA avait été pratiquement intégralement répercutée », ajoute Thilo Schaeffer. Pour autant, l'inflation n'a, en 2007, augmenté que de 0,7 point, passant de 1,6 % à 2,3 %. Globalement, l'impact direct de cette hausse sur l'économie reste, selon l'expert, « difficile à établir ». Certes, la consommation des ménages a alors reculé de 0,3 %, mais beaucoup d'Allemands s'étaient rués dans les magasins en 2006, année où la consommation avait progressé de 1,1 %. DynamismeLe recul est donc resté modéré et les faillites ont reculé en 2007 dans le commerce de détail. Au final, la croissance s'est modérément ralentie en Allemagne, passant de 3,4 % en 2006 à 2,7 % en 2007. Mais le dynamisme économique était alors soutenu par l'investissement et les exportations, eux-mêmes épargnés par la hausse de la TVA. Reste l'impact sur les finances publiques. Deux des trois points de hausse ont servi à consolider le budget. Avec succès puisque dès 2007, les comptes publics repassaient dans le vert. Mais les dépenses publiques ont, parallèlement, continué à augmenter. Une erreur pour Thilo Schaeffer. « La hausse de la TVA doit s'accompagner parallèlement d'une baisse des dépenses », estime-t-il. Du coup, lorsque les recettes fiscales se sont taries avec la crise, le déficit s'est à nouveau creusé, obligeant Berlin à une rigueur sévère. Romaric Godin, à Francfort
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